Salah Abdeslam, le seul suspect des attentats de Paris encore en vie, est toujours en fuite. Son frère, Mohamed, s'est adressé à la presse exprimant le choc et la souffrance de sa famille suite aux tragiques événements. Ils appellent le jeune homme de 29 ans à se rendre à la police. «Nous sommes une famille ouverte qui n'a jamais eu de problème avec la justice. Mes parents sont sous le choc», a déclaré au site d'information belge la Dernière Heure Mohamed, le frère Salah Abdeslam, actuellement l'homme le plus recherché d'Europe car suspecté d'avoir participé aux attaques sanglantes de Paris du vendredi 13 novembre, avec notamment son autre frère Brahim, mort en kamikaze. Selon Mohamed, la famille Abdeslam a découvert le drame à la télévision le même soir. «Ma mère souffre», a-t-il ajouté. Devant les caméras de BFMTV, il a réitéré le choc des siens. «Moi et toute ma famille condamnons formellement toute forme de violence», a-t-il déclaré avant d'ajouter : «en aucun cas, on ne se doutait que des membres de notre famille étaient impliqués dans cette tragédie». Mohamed aussi était suspecté d'avoir participé aux attentats. Remis en liberté lundi après une garde à vue de 36 heures, il défend avec force sa non-implication dans ces événements douloureux. «En aucun cas, je n'ai été lié de près ou de loin à une quelconque intervention de ce qui s'est passé vendredi», a affirmé la fonctionnaire à la commune de Molenbeek depuis 10 ans, qui jouit d'un bon témoignage des habitants. La famille Abdeslam appelle même son frère Salah, toujours recherché par la police, à se rende. «Le mieux serait de se rendre afin que la justice puisse faire toute la lumière sur cette histoire», estime Mohamed, soulignant toutefois son frère bénéficie pour l'instant de la présomption d'innocence. Ce qui est arrivé aux fils de cette famille, originaire de Beni Boughafer, dans la province de Nador, surprend à Molenbeek. «On est loin des clichés de la famille dont les enfants sont en décrochage scolaires. Brahim et ses deux frères, ainsi que leur sœur, ont tous été à l'école. Ils semblaient avoir trouvé une situation, exerçant différents métiers. Leurs revenus prouvent aussi qu'on est loin d'un foyer vivant dans le besoin. Ce qui s'est produit est impensable. Aux yeux de tous, c'était une famille sans problème», confie-t-on à la maison communale, qui fait face au domicile de la famille. Et si Brahim était connu pour être gérant d'un bar à drogues notamment, le cas de Salah surprend encore plus. «Il était poli et discret, et ne ressemblait pas du tout à un terroriste», explique Mohamed, 40 ans, le voisin de la famille, confiant le choc ressenti par «tout le quartier». Il accompagnait ses parents au Maroc chaque été et sortait avec ses amis, comme n'importe quel jeune molenbeekois. «On passait du temps au café, on regardait la Ligue des Champions. Son truc, c'était le foot ! Il vivait sa petite vie comme tous les jeunes… Il était tranquille […] Quand nous parlions éventuellement de terrorisme, de kamikazes, on en rigolait. Cela ne nous touchait pas, cela ne nous concernait pas !», confie un de ses amis à DH. La Police belge a arrêté samedi soir les deux Molenbeekois qui a ont aidé Salah Abdeslam à rentrer en Belgique après les attentats. D'après leurs témoignages à L'Obs, ils n'avaient aucune idée de ce qu'avait fait leur ami. Les autorités belges ne sont pas du même avis. Ils ont été tous les deux inculpés pour «attentat terroriste» et «participation aux activités d'un groupe terroriste» et placé en détention provisoire.