Les deux plus grands mouvements islamistes au Maroc adoptent la même position vis-à-vis des attaques terroristes de vendredi à Paris. Le MUR et Al Adl Wal Ihsane condamnent les attentats mais rejettent tout amalgame entre terrorisme et islam. Le bureau exécutif du Mouvement unicité et réforme condamne, dans un communiqué, les attentats de Paris du 13 novembre. La matrice du PJD rappelle que «les agressions de citoyens innocents sont contraires à toutes les religions». Le MUR affirme que «le terrorisme n'a pas de religion». Son président Abderrahim Chikhi a, par ailleurs, présenté ses condoléances aux familles des victimes. Sur la même longueur d'onde, le président du groupe des députés de la Lampe, Abdellah Bouanou, a appelé, dans des déclarations au site d'actualité du PJD, à «adopter de nouvelles approches pour faire face à ces actes inacceptables». Le député PJD a dénoncé des propos de certains politiques français qui ont vite fait l'amalgame entre islam et terrorisme. Bouanou a profité de l'occasion pour présenter sa recette pour lutter contre toutes les formes d'extrémisme, estimant qu'elle se résume en «la démocratie, le développement et la poursuite des réformes». Al Adl Wal Ihsane solidaire des Français Le mouvement Al Adl Wal Ihsane a également exprimé sa compassion avec les victimes des attentats de Paris. Dans un bref communiqué portant la signature de Mohamed Hamdaoui, responsable des relations internationales, a vivement dénoncé ces agressions «abjectes» qui portent atteinte à «toutes les nobles valeurs religieuses et humaines de paix et de tolérance». Une position défendue également par Omar Amkassou, le n°2 du Cercle politique et directeur des médias d'AWI. Il a néanmoins mis en garde contre toute instrumentalisation des attentats à des fins électoralistes. Un message qui pointe la tentation du vote d'extrême droite à trois semaines du premier tour des élections régionales prévu le 6 décembre en France. Par ailleurs des membres d'Al Adl Wal Ihsane étaient présents au sit-in de solidarité avec les victimes du terrorisme, organisé hier soir devant le consulat de France à Casablanca. Ce qui s'apparente à une ouverture d'AWI sur l'Europe. Une tactique que le PJD avait initiée il y a plus de 10 ans. Ces condamnations rapides des attentats de Paris émanant du MUR et de la Jamaâ tranchent avec la réserve qu'ils avaient manifestée lors de l'attaque du siège du magazine Charlie hebdo le 11 janvier 2015.