La mosquée Al Aqsa paie le tribut de la célébration du nouvel an juif. Des soldats israéliens ont envahi le lieu de culte. Dans le monde arabe et islamique, l'heure est aux condamnations. Le Maroc ne déroge pas la règle. Pour la troisième journée consécutive, l'armée israélienne intervient sur l'esplanade de la mosquée Al Aqsa à Al Qods. Au Maroc les surprises des élections régionales ont éclipsé la tension qui prévaut dans le troisième lieu saint de l'islam. Certes le ministère des Affaires étrangères a déjà condamné «l'envahissement des forces d'occupation israélienne», dénonçant dans un communiqué publié le dimanche 13 septembre des «pratiques provocatrices qui heurtent les sentiments des musulmans à travers le monde» et une «violation flagrante du droit international». Aucune marche de soutien n'est programmée au Maroc Les réactions des partis politiques et des mouvements islamistes restent par contre encore timides. Le PAM s'est démarqué des autres formations en appelant à la tenue d'une session extraordinaire du parlement consacrée aux incidents d'Al Aqsa. En revanche l'organisation d'une marche ou d'une grande manifestation à Rabat ou Casablanca n'est pas encore prévue. L'heure est plutôt à la «condamnation». C'est le cas d'Al Adl wal Ihssane. La Jamaâ a laissé à son bras «droitdelhommiste», l'Instance de soutien des questions de la Oumma, le soin de réagir à sa place. Celle-ci affirme sa solidarité avec les Palestiniens et égrène un chapelet de griefs adressés à l'Autorité palestinienne, à la Jordanie en tant que protectrice de la mosquée Al Aqsa, aux régimes arabes et au Comité Al Qods présidé par le roi Mohammed VI. Et c'est quasiment le même son de cloche auprès du Groupement d'action nationale pour la Palestine. L'ONG, qui réunit islamistes et panarabistes, a appelé les Marocains à la mobilisation mais sans toutefois programmer de marche comme elle avait l'habitude de le faire pour ce genre d'évènement. Par ailleurs il n'est pas exclu qu'Al Adl wal Ihssane ou des salafistes organisent de petites manifestations de soutien aux Palestiniens dans la foulée de la prière du vendredi ce 18 septembre. D'habitude, ces protestations arrive seulement à réunir un nombre restreint de participants et sont destinées avant tout à la consommation interne.