En décembre 2012, les députés suédois avaient voté un texte appelant Stockholm à reconnaître la RASD. Une décision que le gouvernement de droite de l'époque avait rejetée. Trois années plus tard, le projet est relancé. En Suède, les partisans du Polisario reviennent à la charge. Des députés du parti social-démocrate des travailleurs, à la tête d'une coalition gouvernementale avec les écologistes, ont déposé une proposition de loi appelant Stockholm à reconnaitre la «RASD», jubile un média proche du Front. Mais le texte pèche par son incohérence pour appuyer cette demande. D'un côté il prétend que depuis 1991 le Maroc et la France auraient «bloqué les efforts des Nations Unies pour l'organisation d'un referendum» au Sahara occidental. Et de l'autre côté, il évoque «la détérioration des conditions humaines» dans les camps de Tindouf «à cause de la baisse du soutien financier des pays européens». Forcer la main du gouvernement La proposition devrait être examinée par une commission à la Chambre des représentants (la Suède à un parlement monocaméral, ndlr). Au cas où elle passerait ce cap, elle serait voté lors d'une plénière. L'initiative des députés de gauche est destinée essentiellement à forcer la main du cabinet de Stefan Löfven. Un exécutif qui, il y a dix mois, avait demandé à son aile gauche du temps avant de se prononcer sur le sujet. Pour mémoire en novembre 2014, la ministre des Affaires étrangères, Mme Margot Wallström, avait déclaré à la presse que son gouvernement comptait «se pencher sur le cas du Sahara occidental après un examen approfondi de la situation actuelle». Une position exprimée dans le sillage de la reconnaisse, quelques jours auparavant, par Stockholm de l'Etat palestinien. Cette nouvelle mobilisation des partisans du Polisario au parlement suédois ne constitue pas pour autant une surprise. La gauche et notamment les députés du parti, au pouvoir depuis une année, sont connus pour la défense des thèses du Front. Ce sont eux qui étaient à l'origine, en décembre 2012, d'une résolution du parlement appelant le gouvernement, à l'époque de droite, de reconnaitre la «RASD». Depuis ce revers, ils n'ont eu de cesse de multiplier les contacts et les déplacements dans les camps de Tindouf. La dernière en date remonte à janvier 2015. Il faut rappeler que la Suède avait voté en 2006 et 2013 contre l'accord de pêche conclu entre le Maroc et l'Union européenne.