Il y a trois mois, Mezouar avait appelé les parlementaires marocains à se rendre en Suède pour défendre la position du Maroc sur le Sahara. Avec l'arrivée au pouvoir d'une coalition de gauche, le ministre des Affaires étrangères craignait une percée des thèses séparatistes dans le pays scandinave. Aujourd'hui les faits lui donnent raison puisque des parlementaires suédois de la majorité gouvernementale sont à Alger, d'où ils ont appelé leur gouvernement à reconnaitre la «RASD». En octobre, le ministère des Affaire étrangères recommandait un déplacement «dans les plus brefs délais» d'une délégation de députés et sénateurs en Suède en vue de défendre la position du Maroc sur la question du Sahara occidental. L'alerte du département de Salaheddine Mezouar faisait état de «pressions» sur le gouvernement du premier ministre Stefan Löfven, chef de file des sociaux-démocrates, de la part de ses partenaires de gauche (les Verts et le ex communistes) et au sein même de sa formation, en vue de reconnaitre la «RASD». Trois mois plus tard, l'appel de Mezouar ne semble pas avoir trouvé d'écho. Le voyage tant attendu n'a pas eu encore lieu. Les élus marocains doivent surement avoir la tête ailleurs. En revanche, du côté des partisans du Polisario au parlement suédois l'heure est à la mobilisation. Une délégation suédoise à Alger Des élus et des membres de la jeunesse du Parti social-démocrate sont en Algérie. La visite a été entamée mardi par des entretiens avec Brahim Ghali, le représentant du Front dans la capitale du voisin de l'Est. Ensuite la délégation suédoise s'est réunie avec des députés du groupe d'amitié avec le Polisario au siège du parlement algérien. Le groupe suédois est conduit par le député Johan Büser, un fervent défenseur des thèses de Mohamed Abdelaziz. Et ce dernier n'hésite pas à afficher son soutien aux séparatistes. En novembre, il avait même profité de la décision de l'exécutif de Stefan Löfven de reconnaitre l'Etat palestinien pour publier dans un journal local une tribune appelant à faire de même avec l'autoproclamée «RASD». Au cours de son passage à Alger, Büser a promis d'effectuer prochainement une visite à Tindouf. Celle-ci, comme il l'a affirmé dans des déclarations à la presse, sera sanctionnée par la rédaction d'un rapport sur les conditions de vie de la population des camps. Il compte être accompagné par une forte délégation de parlementaires suédois. Büser a également souligné qu'il existait au sein du parlement suédois un fort réseau de soutien au Polisario. Et l'histoire lui donne plutôt raison. En décembre 2012, une forte majorité de députés avaient voté une résolution en faveur de la reconnaissance de la «RASD».