Toujours aucune nouvelle plus d'une semaine après la disparition de Meriem Rehaily. Mais l'enquête policière avance et les choses se précisent quant à son départ en Syrie. Une thèse que son père n'arrive pas à avaler. Il est totalement désespéré. C'est un père totalement désespéré qui s'est confié à la presse italienne. Roudani Rehaily n'en revient pas que sa fille -Meriem Rehaily, 19 ans- ait rejoint Daesh. En fait il n'y croit pas. «Meriem terroriste ? Aspirant à combattre à l'étranger et prête à prendre une Kalachnikov contre les infidèles qui ternissent le nom d'Allah ? Ce que nous lisons dans la presse ne peut pas être vrai. Meriem n'est pas ce genre de personne», tranche l'homme qui a tout donné pour l'épanouissement de sa famille. Quand il quitte le Maroc pour s'installer en Italie, sa fille est alors âgée de 9 ans. Elle s'intègre très vite et grandit normalement dans la région de Padoue. Comme toutes les jeunes filles de son âge, elle aime le shopping, les sorties, etc. D'ailleurs, le jour où elle s'envole à destination de la Syrie, elle parle plutôt de sortie à la plage à ses parents. Et ces derniers ne se posent aucune question, car leur fille a l'habitude de sortir ainsi avec ses amis. Il est vrai que Roudani avait remarqué que sa fille était devenue «plus grincheuse et passait beaucoup de temps enfermée dans sa chambre sur son ordinateur», comme confié au site Mattino di Padova. Elle avait même fugué une fois. Toute une nuit, ses parents ne savaient où elle était. Mais ils avaient mis ça sur le compte des crises de jeunesse. En gros, Roudani et sa femme n'avaient pas identifié le moindre signe de radicalisation chez leur fille. Un ancien camarade se souvient de propos tendancieux Cependant, certains de ses amis se souviennent de propos tenus par Meriem qui semblaient démontrer une certaine tendance à la radicalisation. «La dernière fois que je l'ai vue, c'était il y a un an à l'occasion du Ramadan. Elle n'avait rien fait, mais parlait de la Syrie et du fait qu'il serait bon d'y aller pour combattre», témoigne un ancien camarade de classe de Meriem. Il pense qu'une jeune fille qu'elle fréquentait lui aurait fait un «lavage de cerveau», mais il n'en est pas sûr. Les enquêteurs ont également pu noter une publication douteuse faite par la jeune fille sur Facebook disant : «Il suffit de regarder les combats en Syrie contre les oppresseurs occidentaux. Pour vous, frères musulmans». Elle avait ensuite supprimé cette publication, avant de fermer son compte, une pratique courante chez les jeunes prêts à rejoindre Daesh. « Meriem, nous t'aimons » Actuellement son père est dans une grande détresse. Dans un message vidéo publié par Mattino di Padova il clame tout son amour à sa fille : « Meriem revient. N'aie pas peur, tu n'as rien fait de mal. Tous ici, nous t'aimons. Maman et moi nous faisons du souci pour toi ».