Furieux que le gouvernement hollandais ait échoué à empêcher leurs enfants à rejoindre les rangs de l'Etat Islamique en Syrie, un groupe de parents prépare une action en justice contre l'Etat. Ils reprochent aux autorités de n'avoir rien fait alors que la radicalisation de leurs enfants avait été signalée. L'info a été relayée depuis quelques jours par la presse néerlandaise. Un groupe de parents envisage de poursuivre l'Etat néerlandais en justice pour avoir échoué à empêcher leurs enfants à rejoindre les rangs de Daesh en Syrie, a annoncé vendredi à l'agence de presse nationale leur avocat, Me Michael Ruperti. A ce jour, plusieurs jeunes ont été tués et les parents ont décidé de sortir du silence en raison de la manière avec laquelle les autorités gèrent le phénomène de la radicalisation dans le pays. Négligence En effet, les parents estiment avoir été victimes de négligence de la part du gouvernement. Ces parents avaient alerté la police pour les cas de leurs enfants, faisant part de leurs craintes. Mais la police n'a rien fait, alors que des mesures ont été prises pour empêcher le départ de certains citoyens néerlandais. Très récemment encore un mandat d'arrêt international émis contre une Hollandaise de 27 ans qui se dirigeait vers la Syrie, a permis de l'arrêter à la frontière turco-syrienne. C'est suite à cela que les parents ont décidé de poursuivre l'Etat. «Le procès ne ramènera pas mon fils, mais je fais cela pour que d'autres familles n'aient pas les mêmes problèmes et ne vivent le même chagrin», a déclaré à la presse l'un des fondateurs du groupe, Mohammad Nidalha, qui avait pourtant prévenu la police du cas de son fils de 20 ans tué dans les rangs de Daesh. Il reproche aux autorités de n'avoir procédé ni à la surveillance des enfants à risque, ni au retrait de leur passeport. Selon l'association néerlando-marocaine, de nombreux chefs de famille n'ont aucune confiance dans les autorités en raison de l'absence d'une politique claire pour la gestion de la radicalisation. «Très souvent les parents préfèrent souffrirent en silence [...] de peur d'être stigmatisés», confie le porte-parole Farid Azarkan. Pour leur venir en aide, l'ONG a récemment mis en place un service d'assistance téléphonique et un site web destinés aux parents en quête de conseils sur la façon de se comporter avec les enfants, quand ceux-ci présentent des signes de radicalisation. Mais là encore, cela se fait sans aucune aide de l'Etat. Opinion divisée D'après Me Michael Ruperti, une enquête pourrait être ouverte afin d'identifier les services du gouvernement qui ont failli à leurs devoirs dans le traitement de ces affaires. D'après la presse locale, c'est la première fois qu'une telle action en justice est initiée. Pour l'instant, les autorités néerlandaises n'ont pas réagi. Sur les réseaux sociaux cependant, l'action en justice du groupe de parents divise déjà l'opinion, d'aucuns estimant que le gouvernement n'a aucune responsabilité dans le départ en Syrie des adolescents.