Le dernier rapport publié par Imperium, acteur de premier plan en matière de big data et d'analyse des médias, brosse un portrait précis de la production médiatique au Maroc pour le mois de septembre 2024. En cumulant 142,2 mille articles et passages diffusés sur différents supports, la presse marocaine enregistre une hausse de 15,7 % par rapport à la même période en 2023, et une progression de 4 % par rapport à août de la même année. Cette dynamique traduit une augmentation quotidienne moyenne de 4 739 articles, soit plus de 197 articles par heure, ce qui témoigne de la vitalité et de la réactivité du paysage médiatique national. Au cœur de cette croissance se trouve la presse digitale, qui s'impose comme le pilier de la production médiatique au Maroc. En septembre, les publications numériques totalisent 111,2 mille articles, soit 78,23 % de l'ensemble de la production médiatique nationale. En comparaison annuelle, la presse digitale a enregistré une croissance de 22,6 %, consolidant son rôle prééminent par rapport aux médias traditionnels. Cette hausse, dans un contexte marqué par la diversification des supports et des contenus, met en lumière le rôle de la presse en ligne en tant que principal canal d'information pour le public marocain. Les stations de radio, bien que représentant une part moins importante, participent elles aussi à cette dynamique. En septembre 2024, les 21 stations radio nationales ont diffusé un total de 8 148 émissions d'information, marquant une hausse de 7,9 % par rapport à l'année précédente. Cette contribution radiophonique atteste de la diversification des supports utilisés par les Marocains pour s'informer. Le rapport d'Imperium révèle que 1 146 supports médiatiques, comprenant aussi bien la presse écrite que les plateformes digitales, ont contribué à cette production de contenus en septembre 2024. Parmi ceux-ci, on dénombre 65 journaux papier et 1 081 sites web. La presse écrite reste majoritairement arabophone, avec neuf titres arabophones parmi les dix journaux les plus prolifiques ; Le Matin du Sahara étant le seul quotidien en français à se hisser dans le top 10, occupant la septième place. Dans la sphère digitale, Walaw Press se distingue comme le média le plus productif avec 9 119 articles publiés, suivi par Inews.ma (2 887 articles) et Fluxpress.net (2 793 articles). Cette répartition illustre non seulement la diversité des sources d'information mais aussi la prépondérance des médias arabophones dans l'offre éditoriale. Lire aussi : Grand Prix national de la presse : Prolongation du délai de candidature jusqu'au 31 octobre Une mosaïque linguistique dominée par l'arabe Sur le plan linguistique, l'arabe conserve une position hégémonique, représentant 68,9 % de la production médiatique marocaine. Le français occupe la deuxième place avec 25,17 %, soulignant l'importance de cette langue dans les contenus journalistiques, notamment auprès de l'élite intellectuelle et des décideurs. Les langues dites « secondaires », à savoir l'anglais, l'espagnol et l'amazigh, constituent ensemble 5,93 % de la production totale. Parmi ces langues, l'anglais détient une part de 41 %, l'espagnol suit avec 36 %, et l'amazigh ferme la marche avec 23 %. Cette diversité linguistique traduit un intérêt croissant pour le multilinguisme, qui répond à la diversité culturelle et aux aspirations d'ouverture internationale du Maroc. En termes de contenu, la politique s'impose comme la thématique phare pour le mois de septembre 2024, totalisant 18,31 mille articles, soit une augmentation impressionnante de 61,12 % par rapport à l'année précédente. Plusieurs événements marquants ont alimenté cette couverture médiatique, tels que la participation du Chef du gouvernement au Forum sino-africain à Pékin, qui a généré plus de 2 021 articles. La réforme de l'assurance maladie, impliquant la transition de la CNOPS à la CNSS pour les fonctionnaires, a également retenu l'attention, avec 689 articles. Ces chiffres illustrent l'intérêt des médias et du public pour les questions politiques, en particulier celles qui touchent les politiques publiques et les relations internationales du Maroc. L'enseignement occupe la deuxième position des thématiques les plus couvertes, avec 10,51 mille articles, bien qu'en léger recul de 7,43 % par rapport à 2023. Cette baisse relative ne reflète pas pour autant une perte d'intérêt pour le secteur éducatif. Des événements tels que le Forum national de l'enseignant, tenu à Rabat les 26 et 27 septembre, ont généré plus de 642 articles. De même, la présentation par le ministre Benmoussa de la feuille de route éducative 2022-2026 a suscité un intérêt marqué avec 444 articles. La rentrée scolaire et ses enjeux ont également fait l'objet de 193 articles, soulignant l'importance de l'éducation dans les préoccupations sociétales marocaines. En troisième position, le secteur bancaire a cumulé 8,41 mille articles, bien qu'en baisse de 23,52 % par rapport à 2023. Ce déclin est en partie attribuable à la conjoncture économique complexe et aux ajustements de politiques monétaires. Parmi les sujets les plus abordés, on retrouve le rapport annuel du Conseil de la concurrence ainsi que la décision de Bank Al-Maghrib de maintenir son taux directeur inchangé à 2,75 %, ces sujets ayant été couverts par respectivement 332 et 64 articles. La question du marché des très petites entreprises (TPE) a également suscité un intérêt, avec l'annonce de la fin du monopole de CMI, traitée dans 161 articles. Le rapport de septembre 2024 d'Imperium apporte un éclairage précieux sur l'évolution de la presse marocaine, qui se transforme en profondeur sous l'effet de la digitalisation et des changements d'habitudes de consommation d'information. La montée en puissance de la presse digitale témoigne de cette transition vers des modèles plus réactifs et accessibles, tandis que l'intérêt soutenu pour les thématiques politiques et éducatives traduit une attention accrue aux sujets qui impactent directement la société marocaine. Cette radiographie du paysage médiatique, enrichie par les analyses de big data, permet d'identifier les tendances émergentes et d'anticiper les évolutions futures dans le secteur.