Avec le temps, les départs en Syrie pour rejoindre les groupes jihadistes ne cessent de se multiplier. Cette réalité inquiète profondément les nations et chacune essaie tant bien que mal d'y remédier. Le Royaume-Uni a décidé de se tourner vers les femmes musulmanes, leur demandant de persuader leurs parents de ne pas aller combattre. Les chefs de la police antiterroriste britannique ont lancé un ultime appel aux femmes musulmanes du pays, leur demandant de persuader leurs maris, frères et fils de ne passer aller combattre en Syrie, rapporte BBC News. C'est la solution que les autorités locales ont trouvé pour empêcher ces départs de plus en plus nombreux, actuellement estimés à une centaine. Au cours des trois premiers mois de l'année, la police a déjà arrêté près de quarante personnes pour des infractions présumées liées à la Syrie, soit presque le double des arrestations opérées dans ce cadre sur toute l'année 2013. De plus, les rapports policiers font état d'environ 20 décès en Syrie d'hommes partis de la Grande Bretagne, dont le dénommé Abdul Waheed Majeed, un père de trois enfants identifié comme le premier kamikaze britannique en Syrie. Elles devront dénoncer ceux qui ne les écouteront pas Par ailleurs, certains hommes partis combattre en Syrie retournent au Royaume-Uni. Et pour le premier ministre David Cameron, cela représente un risque pour le pays. «Nous sommes très inquiets en tant que gouvernement et en tant que pays concernant de la menace terroriste venant de Syrie. Nous voulons essayer d'empêcher les gens de s'y rendre. (…) et tout le monde peut nous aider dans ce sens», a-t-il déclaré devant la presse. Outre les tracts de sensibilisation distribués dans les grandes villes, la police a rencontré à Londres, Manchester et Birmingham, jeudi 24 avril, les femmes musulmanes pour leurs exposer ses doléances. Les chefs de la police anti-terroriste leurs ont également demandé de dénoncer les hommes de leur entourage qui ne renonceraient pas au combat en Syrie. Mais actuellement, la mauvaise cote de la police auprès de la communauté musulmane suscite des interrogations quant à l'adhésion des femmes musulmanes à sa requête. Selon la secrétaire générale du réseau des femmes musulmanes au Royaume-Uni, Mussurut Zia, la communauté entretien une «véritable méfiance» à l'égard de la police, après les mauvais traitements infligés aux premiers combattants revenus de Syrie. Selon elle, les autorités auraient dû se tourner vers les femmes dès le départ. Les départs en Syrie, une préoccupation internationale L'inquiétude qui anime actuellement la Grande Bretagne est partagée par de nombreuses nations dont le Maroc. D'ailleurs face aux retours, le royaume chérifien se veut intransigeant. La semaine dernière, il a procédé à l'arrestation de tous les jihadistes revenant de Syrie. Jusqu'ici, chaque Etat agissait de manière isolée face à cette problématique. Mais, plusieurs pays européens, ainsi que les Etats-Unis, la Turquie, la Jordanie et la Tunisie et le Maroc se réuniront le 8 mai prochain pour discuter, ensemble, des mesures à prendre.