C'est un parcours des plus contradictoires dont a fait preuve un Britannique d'origine marocaine à Londres, avant son départ pour la Syrie. Pour financer son voyage et aller combattre le régime d'Al Assad, le «jihadiste» agressait des gens avec un taser, dans un quartier huppé de la capitale anglaise. Choukri Ellekhlifi, un Britannique d'origine marocaine, était un combattant d'Al Nosra, un groupuscule extrémiste de jihad, affilié à Al Qaïda. Il est mort en Syrie, le 11 aout dernier, à 22 ans, dans une attaque perpétrée près de la ville Alep, ayant visé l'armée de Bachar Al Assad. Près de quatre mois après son décès, la presse britannique fait, ce weekend, des révélations intéressantes sur son passé en Grande-Bretagne. Pour financer son expédition, l'homme, qui vivait dans le quartier de Paddington, a dû, en effet, commettre plusieurs vols à Londres, rapporte le quotidien britannique Daily Mail, ce dimanche 1er décembre. Selon ce dernier, les faits remontent à près d'un an avant son départ pour la Syrie. Vols à Belgravia Choukri Ellekhlifi se rendait régulièrement à Belgravia, un quartier huppé de la capitale britannique, où il agressait des gens à coups de pistolet à impulsion électrique, dit taser. En foudroyant ses victimes avec une forte décharge électrique, le Marocain leur soutirait facilement tous les objets de valeur qu'elles possédaient, de l'argent aux bijoux, en passant par les téléphones portables et les montres de luxe. L'année dernière, le jeune homme, aidé par deux autres complices originaires de l'ouest de Londres, avait commis une série de huit vols en seulement quatre jours. Selon une source sécuritaire citée par le même journal, les trois intéressés «portaient des masques, approchaient leurs victimes en bicyclettes et les menaçaient avec un pistolet paralysant». Ils exigeaient ensuite qu'on leur délivre tous ce que les victimes «avaient en leur possession», ajoute-t-on, précisant que ces vols ont tous eu lieu entre 23h15 et 00h30. Libéré sous caution Deux des victimes ont dû être hospitalisées après leurs agressions. Les investigations de la police londonienne ont, toutefois, porté leurs fruits. En aout de la même année, des perquisitions sont effectuées aux domiciles des trois complices au cours desquels plusieurs biens volés ont été retrouvés. La police parviendra finalement à les arrêter, mais ces derniers seront tous les trois libérés quelques temps plus tard, sous caution. Selon la police britannique, Choukri Ellekhlifi aurait fui en Syrie juste après sa libération. Une fois sur place, il aurait rejoint le camp des rebelles sous le pseudonyme d'Abu Hujama al-Britani. Il s'est finalement fait tué, le 11 aout dernier, lors d'une attaque contre le régime, avec deux autres combattants de nationalité britannique. Au total, ils seraient près de 300 ressortissants du Royaume-Uni à avoir fait le voyage en Syrie dans l'intention d'y faire le «jihad». Ils font l'objet d'une attention particulière de la part des autorités, craignant qu'ils constituent des «menaces terroristes» à leur retour au pays.