Après avoir soutenu le plan d'autonomie du Sahara marocain et adopté la carte intégrale du Royaume, la France ambitionne d'investir dans cette région. Cette position a été confirmée par le président français, Emmanuel Macron, qui a souligné que les entreprises françaises devraient « investir dans le Sahara marocain », estimant que « le choix de certaines entreprises de quitter le continent africain ces dernières années était une erreur ». Lors d'une rencontre économique entre des entreprises marocaines et françaises à l'université internationale de Rabat (UIR), organisée par la Confédération générale des entreprises du Maroc (CGEM), ce mardi, Macron a exprimé le « désir de Paris, à travers cette visite d'État entamée lundi, de témoigner sa gratitude et son espoir envers les entreprises marocaines et françaises ». Il a également indiqué que les accords signés lundi « ouvrent la voie à un nouveau chapitre entre les deux pays, pour les 25 prochaines années au moins », mettant en avant que « l'espace du Sahara marocain doit être un terrain d'investissement pour les entreprises françaises ». Macron a précisé que l'expérience récente du monde, marquée par la guerre en Ukraine et les conséquences qui en ont résulté, a mis en lumière la nécessité pour des nations comme la France, le Maroc, ainsi que l'Europe et l'Afrique, de renforcer leurs partenariats, en particulier dans des secteurs essentiels tels que l'agriculture et la sécurité alimentaire. Il a avoué que « le retrait des entreprises françaises du cœur de l'Afrique ces dernières années constitue une erreur ». Le président français a également mis en exergue la stratégie unique du Maroc en matière d'adaptation, notamment dans la gestion de l'eau et de l'irrigation. Les projets des « autoroutes de l'eau » et les initiatives de désalinisation à grande échelle représentent des révolutions en cours, visant à assurer l'accès à l'eau potable et à l'irrigation pour les agriculteurs et les populations. Ces projets incarnent, selon lui, « le cœur de l'ambition que Paris et Rabat souhaitent réaliser, bénéficiant d'une expertise solide dans ce domaine ». En s'adressant aux entreprises marocaines et françaises ainsi qu'à une délégation ministérielle des gouvernements de Rabat et de Paris, Emmanuel Macron a déclaré : « Nous souhaitons être de véritables partenaires dans le secteur de l'eau et de l'irrigation. Je crois également que ces projets sont une source d'inspiration pour le continent africain et représentent une occasion de développement technologique collaboratif entre les principaux acteurs économiques. Il en va de même pour le secteur de l'énergie ». « Le Maroc a su développer une stratégie robuste dans le domaine de l'hydroélectricité, qu'il a renforcée par des initiatives en énergie solaire et éolienne. Aujourd'hui, le Maroc dispose d'une capacité unique de produire de l'hydrogène vert et décarboné, ainsi qu'une capacité remarquable à générer de l'électricité sans carbone », a-t-il affirmé. Impressionné par la créativité marocaine, Macron a également rappelé que « les deux pays ont une longue tradition d'échange de talents, Rabat se classant au deuxième rang après le Liban pour le plus grand réseau éducatif français en dehors de la France, avec plus de la moitié des étudiants que nous formons au Maroc étant marocains ». Et de conclure, le président français a insisté sur la profondeur des relations bilatérales : « Nous avons des liens exceptionnels entre nos universités et nos écoles de commerce, comme Sciences Po et d'autres. Cette université ici est un beau symbole de ce lien entre les deux rives. Ce que recherchent les talents qui ont réussi à l'étranger, c'est de revenir et de contribuer ici ».