À partir du 7 novembre, la galerie African Arty à Casablanca accueille l'exposition « Traversées », où Flo Arnold explore la beauté éphémère des choses, tandis que Claire Marboeuf se concentre sur celle des êtres. Suivez La Vie éco sur Telegram L'exposition «Traversées» donne à voir une rencontre délicate entre deux sensibilités artistiques profondément enracinées dans l'exploration du temps, du passage et de la transformation. Flo Arnold et Claire Marboeuf, bien que s'exprimant par des médiums distincts, parviennent à créer une osmose visuelle et émotionnelle qui engage le visiteur dans une réflexion sur l'éphémère et la pérennité.
Matérialité Le travail de Flo Arnold se distingue par son usage virtuose des matières naturelles, en particulier du papier hydrofuge blanc, un matériau à la fois fragile et résistant, symbole de l'impermanence et de la dualité entre ce qui est visible et ce qui est caché. Ses sculptures, flottant telles des apparitions éthérées, évoquent la légèreté et la précarité de l'existence, tout en renvoyant à une dimension plus spirituelle. En jouant sur la superposition des couches, Arnold semble dénuder progressivement la matière pour révéler une dimension plus profonde, un passage presque initiatique de l'invisible au visible. Cette démarche crée une tension entre le tactile et le méditatif, invitant le spectateur à explorer non seulement la texture physique des œuvres, mais aussi la texture mentale qu'elles évoquent. Le papier, symbole classique de la fragilité, devient ici le support d'une réflexion sur l'évanescence des choses. Ses œuvres, bien qu'ancrées dans la matérialité, se libèrent de leur poids terrestre, semblant flotter entre deux mondes : celui du tangible et de l'intangible. Ville en boîte À l'opposé des sculptures épurées de Flo Arnold, Claire Marboeuf propose un regard vibrant sur la vie citadine. Voyageuse aguerrie, elle capture avec son appareil photo l'énergie bouillonnante des grandes métropoles comme New York ou Abidjan. Sa manière de photographier, qu'elle compare à l'acte de peindre, révèle une approche profondément sensorielle et humaine du médium. Là où Arnold explore la matière et l'espace, Marboeuf se concentre sur l'humain, sur les liens sociaux et la vitalité des communautés urbaines. Ses photographies, loin d'être de simples instantanés, sont des tableaux vivants, vibrants de couleurs et d'émotions. Chaque cliché semble raconter une histoire, un moment volé dans le tumulte des villes, mais aussi une réflexion sur l'éphémère des rencontres humaines. Marboeuf ne se contente pas de figer un moment dans le temps, elle parvient à insuffler à ses œuvres une dynamique, une continuité qui dialogue. Entre deux temporalités Le point fort de cette exposition réside dans la complémentarité des approches de Flo Arnold et Claire Marboeuf. D'un côté, Arnold propose une réflexion contemplative et introspective sur le passage du temps à travers la matière et l'espace. De l'autre, Marboeuf célèbre la vitalité et l'énergie des relations humaines, évoquant la chaleur et la richesse des interactions sociales au sein des grandes métropoles. Les deux artistes, en explorant des temporalités distinctes – l'éternité silencieuse des formes flottantes chez Arnold et l'instantanéité vibrante des scènes urbaines chez Marboeuf –, offrent un parcours où le temps devient une matière malléable, tantôt fluide, tantôt figé. Chaque œuvre est un fragment d'un voyage, un témoignage poétique d'une «Traversée» du temps, que ce soit celle de la matière chez Arnold ou celle des relations humaines chez Marboeuf.