La 6.4 Gallery de Marrakech accueille, du 4 mars au 6 mai, l'exposition collective «Reflections, l'art et la lumière», qui réunit les artistes Florence Arnold, Mounat Charrat et Nawal Amarech autour de la lumière. Parce que leurs sculptures, peintures et photos se jouent à leur manière de la lumière, chaque artiste la captant et la traitant à travers son médium, pour donner à son objet tantôt une profondeur, tantôt un sens (méta) physique, dans un mouvement accentué par l'omniprésence du noir et du blanc, la 6.4 Gallery expose les œuvres de lumière de ces trois artistes marocaines. Au cœur de leur réflexion, la métaphysique emprisonne puis libère, dans un mouvement continu et circulaire, par un jeu chromatique, leur sens artistique qui se nourrit d'expériences propres, personnelles, à l'autre. Florence Arnold donne à voir des œuvres sculpturales tout en relief. Ses tableaux sculptés sont les témoins d'un travail inédit de la matière, qui prend vie et forme sous l'effet du souffle, figurant des corps -ici inertes, là animés. Dans son œuvre, un certain rapport à l'espace, un espace actuel et métaphorique, liant le passé et l'avenir, mais sans y être rattaché. Dans ses installations, les volumes organiques sont en lévitation liés ni à une terre ni à un environnement. Les formes, sans limites, s'y répandent comme un tracé de poudre, laissant apparaître un nuage sans explosion, comme dans un rêve. À travers une série de toiles, «Reflection» plonge dans le travail de Mounat Charrat. Un univers où la lumière cohabite avec les pierres, en apesanteur, dans un jeu parfait qui conjugue esthétique et profondeur métaphysique. Là encore, les choix de l'artiste interrogent le rapport entre acquisition et innéité, spontanéité et composition, mouvement et inertie. Quant à Nawal Amarech, elle quitte la thématique de l'eau, exposée durant la COP22, pour dévoiler une série de photographies inédites, exceptionnelles, réalisées en numérique, sans retouche, où l'humain reprend une place, sa place. Artistiques et modernes, ses toiles photographiques de 80x120 cm à 100x150 cm, sont une prouesse personnelle et technique. Adepte du travail de la lumière, qu'elle installe comme un décor de cinéma et qu'elle dompte par instants fugaces, Nawal Amarech a banni la retouche de son travail artistique. Avec ses toiles picturales, elle assume un noir et blanc tout en contraste, comme à l'écran. Toutes ces œuvres sont à découvrir à la 6.4 Gallery à Marrakech, «un espace qui veut contribuer à insuffler un vent nouveau dans le paysage artistique marocain. Sa fondatrice, Alia Sqalli, entend, à travers des expositions, des événements et des débats, y créer du lien entre les artistes et le public pour leur permettre de dialoguer et d'échanger», selon les maîtres des lieux.