Une association marocaine pro-palestinienne souhaite l'interpellation de Shimon Pères, lors de sa prochaine visite au royaume. Elle vient d'inviter des avocats à saisir la justice contre l'ex-président israélien. Des avocats marocains comptent déposer des demandes d'arrestation visant Shimon Pères pour «crimes de guerre». Il s'agit de la toute dernière initiative des opposants à la normalisation avec Tel-Aviv, en réaction à l'annonce de la participation, non encore confirmée officiellement, de l'ancien président israélien aux travaux d'une conférence internationale organisée par la fondation Clinton, les 5 et 6 mai à Marrakech. Un probable déplacement dénoncé avec force par le Groupement national de soutien à la Palestine. L'association a, dans son communiqué, invité l'Etat à «interdire la visite maudite d'un terroriste sanguinaire». L'ONG présidée par Khalid Soufiani, estime que l'arrivée de Pères serait un appui direct «aux crimes» et aux «agressions sionistes» commise «contre la terre de Palestine, son peuple et ses lieux sacrés». Amir Peretz et Samy Tordjman, cibles de plaintes similaires Dans sa plaidoirie, le Groupement ajoute qu'autoriser une telle visite serait «un affront à la dignité des Marocains», «une provocation de leurs sentiments» et «un mépris pour les âmes des martyrs marocains sauvagement tués par la machine israélienne à Gaza, dans le quartier Bab Al Maghariba à Al Qods et en Scandinavie». Les amis de Soufiani ont, par ailleurs, remis au goût du jour leur vieille revendication d'adopter une loi pénalisant «toutes formes de normalisation avec Israël et les sionistes». De toute évidence, la demande d'arrêter Shimon Pères au Maroc subira le même sort réservé par les autorités marocaines à des initiatives similaires ayant visé par le passé des responsables israéliens, de surcroît d'origine marocaines tel que Amir Peretz, ancien ministre de la Défense en 2006 et Samy Tordjman, chef des opérations terrestres durant la guerre contre Gaza en 2014. Officiellement, Shimon Pères a déjà effectué deux voyages au royaume. Le premier remonte à 1986. Alors Premier ministre, il avait eu des entretiens à Ifrane avec le roi Hassan II. Et le deuxième sept ans plus tard, lorsqu'il occupait la tête du ministère des Affaires étrangères. En septembre 1993, de retour à Washington où Israël et l'OLP de Yasser Arafat avaient signé l'accord d'Oslo, Shimon Pères et Yitzhak Rabin avaient fait une escale au Maroc pour rencontrer avec Hassan II.