Muhammadu Buhari est le nouveau président du Nigéria. Ce changement sera-t-il bénéfique au Maroc ? Le 6 mars, le roi Mohammed VI avait déjà fait le premier pas en direction à la fois du candidat Buhari et à la forte communauté musulmane de ce pays. Un musulman sunnite remporte les élections présidentielles nigérianes. Le scrutin a donné une confortable victoire à l'ancien général de l'armée, Muhammadu Buhari avec 53,24% des voix. Le candidat de l'opposition devance son grand adversaire, le chrétien Goodluck Jonathan avec un écart d'environ deux millions de voix. Le président sortant a reconnu sa défaite et aurait même téléphoné à Buhari pour le féliciter. Les images diffusées par les chaînes internationales montrent des scènes de liesses populaires, notamment à Kano au nord du pays. Maroc-Nigéria : Des relations difficiles Le 12 novembre 1984, Abuja reconnaissait l'autoproclamée «RASD». Une décision prise justement sous la présidence de Buhari (13 décembre 1983 au 27 août 1985). Depuis le Nigéria, au même titre que l'Algérie et l'Afrique du sud, est un grand défenseur des thèses du Polisario aux Nations Unies. Une position qui n'a pas, pour autant, empêcher le Chargé d'affaires de ce pays accrédité au royaume d'effectuer, dimanche 29 mars soit au lendemain du scrutin présidentiel, une visite à Laâyoune dans le cadre d'une tournée organisée en l'honneur des diplomates. De toute évidence, il ne s'agit pas d'une initiative personnelle. Alors, faut-il y voir les prémices d'une nouvelle politique d'Abuja vis-à-vis du Maroc pour tourner la page des difficiles relations entre le royaume et le Nigéria ? Le 6 mars, Mohammed VI avait fait le premier pas en repoussant sans ménagement une demande de conversation téléphonique émanant du président sortant Goodluck Jonathan. «La demande des autorités nigérianes s'apparente plus à un acte de récupération de l'électorat musulman de ce pays qu'à une démarche diplomatique normale», expliquait un communiqué du cabinet royal. Un incident qui a apporté davantage d'eau au moulin du parti de Buhari (All Progressive Congress) en pleine période électorale. La balle est désormais dans le camp du nouveau président.