L'ancien président Muhammadu Buhari a remporté avant hier la présidentielle au Nigeria avec 2,57 millions de voix d'avance sur le sortant Goodluck Jonathan, lors de l'élection la plus serrée de l'histoire du pays, le plus peuplé d'Afrique, selon les résultats officiels proclamés hier mercredi, la Commission nationale électorale indépendante (Inec) a précisé que M. Buhari, 72 ans, du Congrès progressiste (APC), avait remporté l'élection avec 15.424.921 voix ou 53,9% des 28.587.564 suffrages exprimés. Son rival, Goodluck Jonathan, 57 ans, du Parti démocratique populaire (PDP), a obtenu 12.853.162 voix (44,96%) à l'élection qui s'est déroulée samedi et dimanche. Le nouveau président élu du Nigeria Muhammadu Buhari a salué mercredi son élection, qui marque la première alternance démocratique du pays depuis l'indépendance, comme « "vraiment historique », et a rendu hommage au chef de l'Etat sortant Goodluck Jonathan. « Notre pays a rejoint la communauté des nations qui remplacent par les urnes un président en place au cours d'un scrutin libre et honnête », s'est félicité M. Buhari, dans sa première allocution depuis son élection. « Pour moi, c'est vraiment historique », s'est réjoui cet ancien putschiste de 72 ans, qui dirigea une junte militaire pendant deux ans dans les années 1980, avant de se rallier à la démocratie. « A 17h15 exactement (mardi), le président Jonathan m'a appelé pour me féliciter. J'appelle tous les Nigérians à se joindre à moi pour saluer (ses) qualités d'homme d'Etat", a ajouté M. Buhari. Le nouveau président élu a indiqué qu'il comptait rencontrer rapidement le chef de l'Etat sortant pour organiser son arrivée à la présidence. « M. Jonathan peut être certain de toute notre compréhension, de notre entière coopération, et du respect de mon équipe comme de moi-même », a-t-il assuré. Muhammadu Buhari, qui était le candidat du parti d'opposition du Congrès progressiste (APC) a remporté l'élection présidentielle avec 53,95% des voix, contre 44,96% pour Goodluck Jonathan, du Parti démocratique populaire (PDP), selon les résultats officiels proclamés mercredi matin. La victoire de M. Buhari marque un tournant majeur dans l'histoire politique agitée du Nigeria qui a connu six coups d'Etat militaires depuis l'indépendance en 1960, et qui a été gouverné par le même parti, le PDP, depuis la fin des dictatures militaires il y a 16 ans. Par ailleurs, La présidente de la Commission de l'Union africaine, Nkosazana Dlamini-Zuma, a félicité mercredi Muhammadu Buhari pour sa victoire à l'élection présidentielle nigériane, et complimenté le chef de l'Etat sortant battu, Goodluck Jonathan, d'avoir « accepté avec élégance les résultats ». « Le résultat des élections démontre clairement la maturité de la démocratie, non seulement au Nigeria, mais sur le continent dans son ensemble », souligne Mme Dlamini-Zuma, dans ce court communiqué publié à Addis Abeba, siège de l'organisation panafricaine. La Commission électorale nationale indépendante (Inec) nigériane a annoncé tôt mercredi la victoire, avec 53,95 % des voix, de M. Buhari, ancien général putschiste de 72 ans qui dirigea le Nigeria à la tête d'une junte entre 1983 et 1985. Ce résultat, lors de la présidentielle la plus serrée de l'histoire du pays le plus peuplé d'Afrique, marque un tournant majeur dans l'histoire politique agitée du Nigeria, qui a connu six coups d'Etat militaires depuis l'indépendance, en 1960, et qui était gouverné par le Parti démocratique populaire (PDP) depuis la fin des dictatures militaires, en 1999. Alors que les élections précédentes avaient été entachées par des affrontements meurtriers, aucune violence majeure n'a jusqu'ici été signalée. Chassés ces dernières semaines d'une partie de leurs fiefs, les islamistes de Boko Haram, qui ont fait début mars allégeance à l'organisation Etat islamique après avoir multiplié depuis un an attaques spectaculaires, attentats suicide et enlèvements au Nigeria et dans les pays voisins, n'ont pas réussi à perturber le scrutin malgré leurs menaces. Malgré les couacs techniques, dûs à l'utilisation de lecteurs de cartes électorales biométriques pour la première fois, qui ont engendré de longues files d'attente devant les bureaux votes, et la menace d'attentats islamistes, les Nigérians ont été voter en masse pour faire entendre leur mécontentement, notamment sur les questions de sécurité et sur la corruption.