Une avancée importante s'annonce pour les journalistes au Maroc et leurs lecteurs : le 14 octobre, le Conseil de gouvernement devrait débattre d'un projet de loi sur l'accès à l'information. En somme, un droit à la transparence devrait être instauré. Le Réseau marocain pour le droit à l'information s'en félicite. Le 28 septembre 2010, la communauté internationale célébrait la journée internationale pour le droit des citoyens du monde à l'accès à l'information. Au Maroc, le Réseau marocain pour le droit à l'information, qui regroupe plus d'une dizaine d'ONG, lançait, à cette occasion, un appel au gouvernement d'Abbas El Fassi, pour entreprendre des consultations nationales en vue de la préparation d'un projet de loi sur le droit d'accès à l'information. Un droit reconnu par les Nations Unies... Le droit à l'information est un droit universel, et est reconnu depuis des décennies par les Nations Unies comme un pilier de l'exercice des libertés publiques. C'est le moyen légal et pratique permettant aux citoyens de contrôler l'action gouvernementale et de savoir pourquoi, par qui, où, comment et quand les décisions à tous les échelons de l'Etat, sont prises et mises en œuvre. En plus du savoir, ce droit donne la possibilité aux citoyens de participer, contester, proposer voire tout simplement soutenir l'action du gouvernement. Ainsi, l'Etat a l'obligation de permettre aux citoyens d'accéder à l'information et la revendication de ce droit constitue un devoir de citoyenneté pour tous. ...bientôt en vigueur au Maroc? A ce jour, plus de 90 pays dans le monde ont adopté des lois garantissant l'accès à l'information et à la documentation détenues par les institutions de l'Etat. Et le Maroc pourrait bien devenir la… 91ème nation à se doter d'une loi garantissant le droit d'accès à l'information. En effet, le ministère de la modernisation des secteurs publics, dirigé par Mohamed Saad Alami, s'apprête à soumettre au prochain Conseil de gouvernement, prévu le 14 octobre, la mise en place d'une loi organique pour garantir le droit d'accès à l'information. Une avancée dans plusieurs domaines Du côté du Réseau marocain, on estime que «l'adoption d'une loi sur le droit d'accès à l'information contribuera au développement de la démocratie et de l'Etat de droit, en particulier la protection et l'exercice des autres droits notamment la liberté d'expression, la promotion de la culture, de la transparence et de la responsabilisation dans la gestion des affaires publiques et la lutte contre la corruption et la dilapidation des ressources publique». Les membres du Réseau ajoutent que cela permettra le développement du professionnalisme des médias, en particulier pour le journalisme d'investigation. Mais cela ne s'arrêtera pas aux seuls journalistes. Tout citoyen en profitera, en lui facilitant de participer à la vie publique et de jouir de ses droits civils et politiques. Sur un plan économique, cela assurera la promotion de l'efficacité des marchés, des investissements et de la concurrence loyale, selon le réseau. A l'heure où les espaces dédiés à la liberté d'expression et à la liberté de la presse sont au cœur des débats et des préoccupations, nul doute que les ardents défenseurs pour l'exercice des libertés au Maroc, et ailleurs, se féliciteront de la démarche entreprise par le Royaume. Il faut également savoir que la future loi sur le droit d'accès à l'information au Maroc ne va pas concerner que les médias et les journalistes mais l'ensemble des citoyens désireux d'obtenir une information d'une administration (ministère, agence étatique, wilaya, commune, conservation foncière,…) sans oublier les entrepreneurs et investisseurs nationaux et internationaux. Rien de tel pour faire la «chasse» à ceux qui monnaient - parfois chèrement - une information publique destinée aux citoyens et de tenir à distance les intermédiaires et autres «parasites» de tout genre.