C'est aujourd'hui que la communauté internationale fête la journée internationale pour le droit à l'accès à l'information. Un événement que le Maroc ne manquera pas de célébrer à sa façon. En effet, le Réseau marocain pour le droit à l'information, qui regroupe une dizaine d'ONG, lance à cette occasion un appel au gouvernement pour «entreprendre des consultations nationales en vue de la préparation d'un projet de loi sur le droit d'accès à l'information». Un projet d'envergure qui s'inscrit dans une démarche mondiale à laquelle près de 90 pays ont déjà pris part. «Le droit à l'information est un droit universel, reconnu depuis des décennies par les Nations unies, comme un pilier de l'exercice des libertés publiques», explique-t-on auprès du Réseau. Et d'ajouter : «notre pays ne mérite pas de rester en retrait par rapport à une évolution universelle qui érige la transparence et la libre circulation de l'information en clefs de développement et d'accès à la société du savoir». Un pas en avant Rétention d'informations utiles et incrimination de la divulgation non-autorisée de documents relevant du domaine public, absence de normes de transparence et de responsabilité dans la gestion des affaires publiques, affection des médias par ce manque de transparence... autant de faits que le Réseau déplore en matière de liberté d'accès à l'information au Maroc. Pourtant, cette liberté, si elle est régie par des lois claires et précises, n'est pas sans effet positif sur le développement socioéconomique de notre pays. On parle alors de promotion de l'efficacité des marchés, des investissements et de la concurrence loyale. Egalement de professionnalisation du secteur de la communication et des médias, d'implication des citoyens à la vie publique et jouissance de leurs droits civique et politique, ou encore, de lutte contre la corruption et la dilapidation des ressources publiques, à travers la promotion de la culture de la transparence et de la responsabilité. Pour répondre à ses objectifs et se présenter comme étant un pays de droit en termes d'accès à l'information, le Réseau demande à l'Etat de «lancer des consultations nationales transparentes pour l'adoption d'un projet de loi sur le droit d'accès à l'information». Pour l'organisme, le Maroc doit abroger et amender toutes les mesures législatives qui entravent l'accès à l'information publique. Il est également question d'engager un débat public sur le droit à l'information entre les parlementaires et la société civile, impliquant les professionnels des médias. Cette rencontre aura pour but de mobiliser ces derniers pour la défense de leurs droits à l'information, mais surtout pour la protection du secret de leurs sources.