La pratique journalistique est intiment liée à la liberté d'expression et au droit d'accès à l'information, a affirmé, mardi à Rabat, le ministre de la Culture et de la Communication, Mohamed Laâraj, en ouverture d'une conférence sur le thème "Pratique journalistique et droit d'accès à l'information". L'édification démocratique de toute société, a-t-il dit, est basée sur l'accès des citoyens aux informations et aux documents publics qui permettent aux individus de se faire une opinion sur les questions d'ordre public. "Le média libre, pluriel et indépendant ne peut se développer dans un environnement qui ne donne pas accès à l'information", a-t-il relevé à l'occasion de cette conférence qui coïncide avec l'entrée en vigueur de la loi 31.13 relative au droit d'accès à l'information, entrée en vigueur ce 12 mars 2019, notant que le Royaume a connu une évolution importante au niveau des droits de l'Homme, notamment avec la Constitution de 2011 qui a consacré le droit d'accès à l'infirmation. L'instauration constitutionnelle du droit d'accès à l'information vient confirmer le choix démocratique adopté par le Maroc, a poursuivi M. Laâraj, soulignant que c'est dans le dessein de protéger tout ce qui est relatif à la défense nationale et à la sûreté interne et externe du pays, ainsi que pour protéger la vie privée des citoyens, leurs libertés et droits constitutionnels et les sources d'informations que ce droit a été limité dans l'article 27 de la Constitution. De son côté, le ministre délégué chargé de la Réforme de l'administration et de la Fonction publique, Mohamed Benabdelkader, a indiqué que l'entrée en vigueur de la loi 31.13 vient confirmer l'adhésion du Maroc à un processus de transparence qui est l'un des piliers de la bonne gouvernance ancrée par la Constitution du Royaume. Le fait de garantir l'accès à l'information participe à la réalisation de valeurs importantes comme la corrélation entre responsabilité et reddition des comptes, la transparence et la participation des citoyens et de la société civile à la gestion de la chose publique, a-t-il dit. Il a également fait référence à la création de la "commission du droit d'accès aux informations" qui constitue une garantie institutionnelle et juridique pour la bonne pratique de ce droit et pour le suivi des différentes instances concernées par l'exécution de cette loi. Les lois régissant l'accès à l'information jouent un rôle important dans le développement du métier de journaliste, notamment dans le journalisme d'investigation puisqu'elles mettent à la disposition des journalistes des documents dont la publication et l'analyse participent à la sensibilisation et à la prise de conscience des récepteurs, a-t-il relevé. Cette conférence a été marquée par des interventions de représentants de journalistes d'agence, de médias audiovisuels et électroniques qui ont insisté sur l'importance de sensibiliser les citoyens à leur droit d'accès à l'information et sur le rôle dévolu aux journalistes pour faire connaître cette loi. Ils ont également insisté sur la nécessité de lutter contre les "fake news" et les rumeurs et d'inclure le corps médiatique dans toute initiative visant à modifier cette loi, tout en soulignant l'importance de renforcer le cadré juridique et en vue de renforcer les droits des journalistes à accéder à l'information. L'événement a notamment connu la présence de la représentante de l'Organisation des Nations unies pour l'Education, la Science et la Culture (UNESCO) à Rabat, du directeur de l'Institut supérieur de l'information et de la communication (ISIC), de professeurs universitaires, chercheurs, journalistes et de représentants de la société civile.