S'agirait-il d'un nouvel acte islamophobe en France ? Une femme enceinte de 5 mois affirme avoir été frappée en pleine rue par une autre car elle porte le voile. La victime, qui dit aussi avoir essuyé des insultes à caractère raciste, a porté plainte. Alors que les actes islamophobes ont augmenté en France ces dernières semaines, une femme habitant à Lens affirme avoir été agressée en pleine rue par une autre femme car elle portait le voile. Selon La Voix du Nord, les faits se sont déroulés mardi devant une borne de la CPAM (Caisse Primaire d'Assurance Maladie). La victime, âgée de 23 ans et enceinte de plus de 5 mois, explique qu'elle devait retirer une attestation pour la déposer dans la boîte aux lettres de son avocat avant 17h30. Mais arrivée devant la borne, une autre femme qui était en train d'imprimer un papier l'a faisait patienter car elle a vu qu'elle portait le voile. «Il y avait une dame qui imprimait un papier, je lui ai demandé si elle en avait pour longtemps, elle a gentiment répondu que non. Puis elle s'est retournée et a eu l'air choqué en me voyant», raconte la femme enceinte à La Voix du Nord. «Elle a eu un sourire narquois et j'ai vu qu'elle s'amusait à réimprimer le même papier, puis elle jouait sur l'écran, on voyait qu'elle voulait m'impatienter…» Coups dans le ventre ! Après avoir fini d'imprimer ses papiers, l'auteure de l'agression aurait aussi eu des mots déplacés envers la femme voilée. «Si tu veux que ça aille plus vite, retourne dans ton pays», lui aurait-elle dit. La victime réplique alors : «tu attends d'être loin pour crier ça, la vieille». C'est là qu'«elle a couru vers moi. Elle m'a frappée, a arraché mon voile. Je lui ai dit d'arrêter, que j'étais enceinte», poursuit-elle. Sauf que, l'autre femme aurait tenté de faire encore plus mal à sa victime voilée. «Là, elle s'est concentrée sur mon ventre à coups de poing, pour me défendre j'ai donné un coup qu'elle a reçu dans le nez. Elle continuait à m'insulter, me criait "Tu fais des gosses pour toucher les alloc' (ndlr : allocations familiales) en France"». Finalement, l'intervention d'un passant a permis de séparer les deux, mais celui-ci n'a pas voulu témoigner au Commissariat car il était pressé. La victime s'est rendue chez le médecin et a déposé une plainte après avoir présenté un certificat médical faisant état d'une incapacité totale de travail de 8 jours. Elle affirme qu'elle comprend l'énervement des gens depuis les attentats, mais rappelle qu'«il ne faut pas faire d'amalgame ni exprimer sa peur par la violence. Mon voile n'est pas une provocation».