Les soldats marocains prendront-ils part à la guerre terrestre contre l'Etat Islamique ? La deuxième phase du combat contre l'EI pourrait commencer dans les prochaines semaines. L'option d'une participation marocaine ne peut pas être écartée surtout qu'on se rappelle que le royaume avait, dans un premier temps, refusé d'intégrer la coalition aérienne anti-Daesh avant de changer d'avis. La coalition internationale contre Daesh se prépare à lancer une offensive terrestre. Elle serait même imminente selon une annonce faite par le général américain John Allen, coordinateur des forces anti-EI, dans un entretien accordé à l'agence officielle de presse jordanienne, Petra. Le militaire a fait savoir qu'il comptait sur la présence de 12 bataillons (entre 300 et 1200 homme chacun) de l'armée irakienne pour mener la nouvelle stratégie sur le terrain mais uniquement en Irak. Allen a laissé entendre qu'il n'y aura pas de déploiement sur le territoire syrien, arguant que la coalition «n'a pas de partenaire» dans ce pays. Des médias arabes avancent, par ailleurs, une possible participation des forces spéciales de l'armée jordanienne dans les opérations. Leur intervention aurait pour but de venger l'exécution du pilote Maâz Al Kassassebeh, brulé vif par Daesh la semaine dernière. Qu'en est-il du Maroc ? La collaboration du royaume dans la guerre contre l' «Etat islamique» s'étendra-t-il aux opérations terrestres ? Même si Rabat opte pour le silence, il n'y a plus trop de doutes concernant la participation de F16 marocains aux missions de la coalition internationale. Mais un engagement supplémentaire de l'armée marocaine reste suspendu à la décision des Emirats arabes Unies. Jeudi dernier lors de son passage devant une commission au parlement, le ministre des Affaires étrangères avait déclaré à propos de la guerre contre Daesh que «le Maroc est engagé sous la houlette des Emirats arabes unis». Selon la version de Salaheddine Mezouar, on pourrait donc penser que si Abou Dhabi donne le feu vert à son armée de terre pour rejoindre les forces irakiennes, Rabat pourrait alors faire de même. Par ailleurs, les avions émiraties sont sur le point de reprendre les bombardements des positions de Daesh. Hier, quatre F16 ont atterri dans un aéroport militaire d'Amman en Jordanie, accompagnés d'appareils ravitailleurs de carburant dans les airs et d'avions de transports C17. Une présence qui met un terme à la suspension des raids de l'aviation émiratie, décrétée au lendemain de l'exécution du pilote jordanien. Les F16 des forces royales sont, également, de retour. Mezouar a souligné dans une réponse à des questions des députés et sénateurs que Rabat était au côté d'Abou Dhabi et soutiendra toutes ses décisions. Il faut également signaler que des troupes terrestres marocaines sont déjà dans la région depuis quelques mois. Le Maroc a en effet envoyé en août un commando composé de 100 soldats de ses forces d'élite en Arabie saoudite pour sécuriser la frontière avec l'Irak.