La communauté musulmane de Québec est inquiète. Dans la nuit de dimanche à lundi, plusieurs affiches islamophobes ont été placardées sur trois des cinq mosquées que compte la ville. Elles portent la signature de Québec Identitaire. Dans la nuit de dimanche à lundi, des individus ont placardé des affiches islamophobes sur les façades de trois des cinq mosquées que compte la ville de Québec. Il s'agit de la Mosquée de la Capitale, la Mosquée de Québec (Limoilou) et du Centre culturel islamique de Québec (Sainte-Foy). L'inscription «Islam hors de chez moi» figurait, entre autres, sur ces affiches revendiquées par le mouvement Québec Identitaire. Selon Radio-Canada, qui a réussi à obtenir les images de la vidéo de surveillance de la Mosquée de la Capitale, deux hommes ont collé «des affiches sur la façade de l'immeuble de la rue Marie-de-l'Incarnation en pleine nuit». Inquiétude Pour l'imam Saïd El Amari, ces gestes à caractère islamophobes doivent être pris au sérieux. «Les gens sont quand même inquiets pour leur intégrité physique, pour leur interaction avec les gens dans la société. Les gens comme moi-même on va être plus attentifs, plus vigilants», confie-t-il à la même source. Ces faits surviennent peu de temps après les attentats meurtriers de Saint-Jean-sur-Richelieu et Ottawa, perpétrés par des jeunes extrémistes convertis à l'islam. «Ces derniers temps, on a un peu la tension à propos de ce qui est arrivé sur Ottawa et Saint-Jean-sur-Richelieu. La tension monte, les esprits s'échauffent», confie Nabil Mouzouni, un résident musulman de Québec. Les résidents de Québec ont une «certaine susceptibilité» historique face aux différentes religions, affirme pour sa part Alain Bouchard, professeur et sociologue des religions, interrogé aussi par Radio-Canada. Enquête Une enquête a été ouverte par le Service de police de la Ville de Québec (SPVQ). «Pour le moment, on est encore en évaluation du dossier, à savoir s'il peut y avoir une incidence criminelle par rapport à ces documents-là qui ont été apposés sur les bâtiments», a fait savoir lundi la porte-parole du Service de police de la Ville de Québec, Christine Lebrasseur. Le groupe Quebec identitaire, qui rappelle le mouvement Génération identitaire en France, n'a pas encore donné d'explications par rapport à cette affaire.