Depuis des mois, le Royaume-Uni se prépare à voter une loi interdisant l'abattage des poulets sans étourdissement préalable. Mais le processus vient d'être mis en suspens, en raison de plaintes des responsables musulmans qui dénoncent une loi en contradiction avec les rites d'abattage de l'islam. Les vétérinaires crient au scandale et entendent saisir la Commission européenne. Le gouvernement britannique vient de mettre en suspens le processus d'adoption de la loi visant à interdire l'abattage rituel de poulets sans électronarcose, rapporte Daily Mail. Et pour cause, les dirigeants musulmans se sont plaints car cela porterait atteinte à leurs droits à l'abattage rituel tel que le veut l'islam. Londres prône l'équité En effet, les vétérinaires anglais et militants de la cause animale avaient réclamé, en mars dernier, l'adoption d'une nouvelle loi interdisant l'abattage sans étourdissement, estimant que cette pratique accentue les souffrances de l'animal avant sa mort. Et le gouvernement était pourtant prêt à aller dans ce sens. Mais, «nous avons réalisé que nos règlements pourraient avoir des conséquences inattendues en ce qu'ils pourraient limiter les libertés religieuses», a déclaré dimanche soir, le porte-parole du ministère de l'Environnement. «C'est un domaine complexe et nous devons faire les choses de manière juste», a-t-il ajouté. Les vétérinaires britanniques veulent saisir Bruxelles Cependant, la décision est mal tombée aux oreilles des vétérinaires britanniques qui la jugent «scandaleuse». Pour le président de leur Association, Robin Hargreaves, le retard pris dans l'adoption de la nouvelle loi «compromet le bien-être des animaux». L'ONG entend saisir la Commission européenne à ce sujet. Mais l'Association des Fournisseurs indépendants de viande ne partage pas cette opinion. Son président, Norman Bagley s'est félicité du recul pris par le gouvernement, estimant qu'il n'y a pas eu de preuves que le système d'abattage actuel soit insuffisant. Les musulmans restent prudents Sans surprise, la décision est appréciée au sein de la communauté musulmane, mais l'heure n'est encore à la fête, car la suspension du processus d'adoption n'est pas synonyme du rejet de la loi. Selon un consultant alimentaire musulman, le gouvernement devrait veiller à bien les choses «afin de répondre aux exigences religieuses du halal». A travers l'Europe, les communautés musulmanes se battent actuellement afin de préserver leurs droits à l'abattage rituel. Le débat soulevé au Royaume-Uni a été inspiré par la décision du Danemark, en février 2014, d'interdire ce type de d'abattage. Ici, toutes les actions entreprises par les musulmans pour l'abrogation de cette loi ont été vaines. Reste à espérer que cela porte du fruit chez les Anglais.