Au Pays Bas, la loi exige l'étourdissement des animaux avant l'abattage. Seule exception à cette règle, les abattages rituels halal et casher. Le parti pour les animaux a soumis un texte de loi aux députés pour lever cette exception. Un projet qui suscite de vives réactions chez les musulmans et juifs de la Hollande. La question de l'abattage des animaux fait actuellement polémique au royaume de Beatrice I. Tout est parti d'un projet de loi proposé par le Parti pour les animaux (PvdD) au parlement. Ce texte prévoit de modifier l'actuel loi en vigueur concernant l'abattage en proposant l'étourdissement des animaux avant leur abattage y compris pour les abattages rituels. Et non sans raison. Selon ses membres, plus de deux millions d'animaux principalement des poulets et des moutons sont sacrifiés chaque année à l'occasion de rituels religieux. Des données démenties par Abdelfattah Ali-Salah. A en croire le directeur de Halal Correct, la société qui délivre les certificats pour la vente de produits halals aux Pays-Bas, seuls 250 000 animaux sont abattus chaque année sans passer par l'étourdissement. Après les chiffres, c'est les «sentiments» des animaux qui sont mis au devant. Pour Esther Ouwehand, un député du parti, cette nouvelle méthode va alléger «les souffrances et le stress» des bêtes. Le risque est grand de voir les parlementaires néerlandais adhérer à ce projet du PvdD qui compte seulement deux députés dans les 150 qui composent l'hémicycle du royaume. Selon le site onsislam.net, après le soutien du parti socialiste, le parti pour les animaux pourrait aussi compter sur l'appui politique du parti de l'extrême droite de Geert Wilders. Musulmans et Juifs désapprouvent La réaction des principaux concernés ne s'est pas faite attendre. Jeudi, les deux communautés ont appelé les parlementaires à ne pas donner leur aval sur ce projet de modification de la loi sur l'abattage. «Nous sommes contre toute forme d'étourdissement car cela va à l'encontre de notre religion» lance Yusuf Altuntas président du CMO, un organe qui assure la coordination entre la communauté musulmane et le gouvernement hollandais. Les musulmans et les juifs prennent le contre pied du PvdD. Ils estiment que «les abattages rituels respectent le bien-être des animaux» car, «les méthodes utilisées limitent les souffrances des animaux et que les personnes qui en sont chargées ont suivi des formations très strictes». Selon eux, l'étourdissement des animaux avant leur abattage présente même de réelles risques de «paralysie» pour les animaux «sans les rendre insensibles à la douleur». Même si les deux confessions montrent leur désapprobation par rapport à ce texte de loi, elles entrouvrent néanmoins la porte du compromis. Elles ont suggéré aux députés néerlandais un meilleur contrôle de l'abattage et une amélioration des conditions de transport des animaux. Si les députés approuvent ce projet, le Royaume des Pays-Bas serait alors le troisième pays européen à appliquer cette loi. Pour le moment, seules la Norvège et la Suède ont rendu effectif cette mesure.