le Royaume n'en tire pas assez profit. Si, avec le lancement de la coupe du monde, l'heure est à l'Afrique, les technologies de l'information et de la communication (TIC) peinent encore à se développer et à être utilisées efficacement sur le continent. Le Maroc arrive premier d'Afrique concernant la couverture internet du pays en proportion à sa population, mais n'est qu'au 88è rang mondial et loin derrière la Tunisie (39è) et 4 autres pays africains concernant la capacité à tirer parti efficacement des TIC. En nombres absolus, l'Egypte avec 12,6 million et le Nigeria avec 11 million devancent le Maroc en matière d'utilisateurs d'internet. Mais en relation avec la population globale du pays, le Royaume arrive en tête sur le continent, avec une couverture de 33,4%, au même rang que la Tunisie et devancé seulement par les iles des Seychelles (38%) et de la Réunion (34%), selon les Internet World Stats. Il faut cependant noter que, certes, le Royaume vient en tête en Afrique, mais ce continent est globalement à la traîne, avec moins de 7% des habitants ayant accès à internet, alors que ce pourcentage est de 76% en Amérique du Nord et de 53% en Europe. De plus, en moyenne, les tarifs de télécommunication sont beaucoup plus élevés en Afrique que dans le reste du monde. L'Afrique subsaharienne est, cette fois-ci, en haut du classement peu honorable des connexion les plus chères. Comme le rapporte Pierre Col sur Zdnet.fr, le coût d'une connexion haut débit y serait en moyenne, d'environ 100 dollars pour 110 kb/seconde contre moins de 30 dollars en Afrique du Nord et moins de 20$ dans le reste du monde. Un autre indice vient rendre la performance du Maroc moins glorifiante: l'indice NRI (Networked Readiness Index), mesurant la préparation d'une économie à tirer parti efficacement des nouvelles technologies. L'index 2009-2010, publié par le World Economic Forum, ne classe le Maroc que 88è rang mondial. La Tunisie (39è), l'île Maurice (53è), l'Afrique du Sud (62è), l'Egypte (70è), le Sénégal (75è), la Gambie (77è) et le Botswana (86è) devancent le Maroc sur le continent africain, qui a même perdu 14 places au classement depuis l'édition 2007-2008. Ce résultat à première vue paradoxal démontre que la couverture internet ne suffit pas pour obtenir un résultat probant sur l'économie nationale en termes d'apport des TIC. L'index NRI se calcule à partir de trois grandes composantes, l'environnement (de marché, de l'infrastructure, et l'environnement politique), la préparation et la capacité (individuelle, gouvernementale et des entreprises) à intégrer les TIC, et, en dernier lieu, à partir de l'usage effectif des TIC dans les champs d'activités respectifs des individus, des autorités et des entreprises. Quelques éléments précis expliquent la faible performance du Maroc. Entre autres, un système éducatif peu performant, les coûts de télécommunications, la faible collaboration entre universités et entreprises en matière des TIC et le nombre de procédures à suivre pour obtenir des contrats sont des points faibles notés par le rapport. Points forts du pays: le peu de temps nécessaire pour ouvrir une entreprise, le faible coût du système éducatif (mais qui explique peut-être son faible rendement), et les exportations en matière de high-tech.