Les 7 migrants subsahariens retrouvés sur les Iles Jaâfarines au large du Maroc ont été remis aux autorités marocaines par l'Espagne. Le gouvernement ibérique prétend avoir agit dans la «légalité», mais les ONG ne l'entendent pas de cette oreille et dénoncent une énième «expulsion à chaud». Selon elles, l'Espagne a simplement refusé leur demande d'asile. L'étroite collaboration du Maroc avec l'Espagne en ce qui concerne l'immigration irrégulière n'est plus un fait à démontrer. Et le cas des 7 migrants retrouvés mardi sur les Iles Jaâfarines ou Zaffarines, un petit archipel situé à quelques miles nautiques des côtes marocaines, en est un nouvel exemple. Selon les médias espagnols, les migrants ont été remis aux autorités marocaines par l'Espagne. Ils sont arrivés en deux groupes après que les trois qui prétendaient être des mineurs ont subi des examens qui ont confirmé qu'ils étaient en réalité adultes. Dans un premier temps, quatre migrants ont été rapatriés à Melilla avant d'être remis au Maroc. Quelques heures après, les trois autres restés sur l'Ile du Congrès pour des examens censés confirmer leur âge adulte ont, à leur tour, subi le même sort. Dans une note, la délégation du Gouvernement à Melilla a confirmé le retour des 7 migrants au Maroc sans pour autant fournir plus de détails. Elle a en revanche souligné que ces retours ont auparavant été réalisés à trois reprises «sur la base de la réglementation en vigueur». Elle a aussi nié une «expulsion à chaud» bien que les migrants ne soient pas restés plus d'une journée à Melilla. Dans son communiqué, les représentants de l'Exécutif espagnol dans l'enclave ont indiqué que la procédure par laquelle le retour des migrants a été effectué est «scrupuleusement conforme avec la loi en vigueur», aux normes et à la convention de collaboration entre l'Espagne et le Maroc. Hier, des agents de la Guardia civil se sont déplacés sur les Iles pour les formalités administratives avant de valider le retour des migrants. Les 7 subsahariens ont pu être identifiés avant leur retour au Maroc, mais cela a une nouvelle fois suscité la protestation des ONG des droits de l'homme qui dénoncent ces retours à chaud. Plusieurs ONG portent plainte contre l'Espagne Ces dernières on vivement critiqué le gouvernement espagnol qui a autorisé «le retour illégal» au Maroc des sept migrants. «C'est un autre gouvernement scandaleux. Le retour des migrants qui étaient dans les Iles Jaâfarines, sans doute territoire espagnol, est absolument illégal», déplore sur EFE, le porte-parole de PRODEIN, José Palazón. «Il ne s'agit pas d'un retour à chaud» mais de «déportations absolument illégales», a estimé le porte-parole, accusant le gouvernement ibérique de transformer les territoires espagnols en Afrique du Nord en «frontières de gomme». Palazón a également indiqué que plusieurs ONG travaillant à Melilla ont déposé une plainte conjointe contre le gouvernement pour «identifier qui a effectué l'expulsion» des migrants. Sur la toile, c'est le même engouement des ONG contre l'expulsion des 7 migrants. Sur le compte Twitter de Helena Maleno, de l'ONG «Caminando Fronteras», les réactions fusent, dénonçant notamment une violation de la convention de Genève par le Maroc et l'Espagne. L'ACNUR - la Délégation Espagnole de la Haut Commissariat pour les pour les réfugiés mandaté par l'ONU - indique que les 7 migrants ont demandé l'asile à l'Espagne sans que cette dernière n'ait examiné leur dossier. Mais ces vives réactions ne feront pas reculer les autorités espagnoles. Le délégué du gouvernement à Melilla a indiqué qu'il n'est pas question de permettre l'ouverture de nouvelles voies pour l'immigration illégale. Abdelmalik El Barkani estime qu'avec cette expulsion vers le Maroc, «les tentatives réitérées ont été freinées encore une fois». «Il est évident que nous ne pouvons pas permettre l'ouverture de nouvelles voies» pour l'immigration irrégulière, a ajouté le délégué. Ce dernier a également rappelé la nécessité d'agir ensemble devant ces situations. «Nous devons tous agir avec une responsabilité totale». «Et quand je dis tous, je me sous-entends l'Espagne, le Maroc et l'Union Européenne», a-t-il précisé à El Mundo.