A un mois de la commémoration de son troisième anniversaire, le Mouvement du 20 février organisera, dimanche prochain, de nouvelles marches. Les jeunesses de la gauche seront de la partie, y compris celle du PPS, pourtant une composante de la majorité. En revanche, les islamistes d'Adl wal Ihssane respectent toujours, la trêve qu'ils ont signée, voilà plus de deux ans, avec Benkirane. Le Mouvement du 20 février tente de renaître de ses cendres. Il compte organiser, le dimanche 26 janvier, des marches dans plusieurs villes du pays. Une initiative qui a eu le soutien des formations d'extrême de gauche, les habituels Annahj Addimocrati et le PADS (parti d'avant-garde démocratique socialiste) sont de fervents partisans du M20F. De son côté, la jeunesse du PPS, pourtant une composante de la majorité gouvernementale de Benkirane, et celle de l'USFP (opposition), vont également rallier le mouvement. Le PPS et l'USFP à chacun ses propres calculs A l'approche du troisième anniversaire de la naissance du Mouvement, la gauche plurielle tente de lui redonner vie, bien que chaque parti soit animé par ses propres intérêts. La Voie démocratique espère toujours garder une certains emprise sur le M20F, alors que le PPS participe afin de ne pas rompre le cordon ombilical qui l'unit encore, à son ancienne famille politique. Driss Lachgar, le premier secrétaire de l'USFP, ambitionne de réunir autour de sa personne toute les composantes de la gauche. Il espère en marchant avec eux, les convaincre de rallier le navire amiral de la gauche, à l'instar des anciens partis, travailliste de Abdelkrim Benatiq et socialiste d'Abdelmajid Bouzoubaâ. L'USFP n'est, d'ailleurs, pas à son premier coup d'essai. Il a déjà noué des contacts avec les directions respectives d'Annahj et du PSU pour une éventuelle intégration-absorption. Mais visiblement sans réel succès. Les islamistes d'AWI boudent toujours les manifestations Il y a plus de deux ans que les islamistes d'Al Adl wal Ihassane avaient décidé de boycotter les marches du Mouvement du 20 février. Jusqu'à présent, il semble que les disciples de feu Abdeslam Yassine ne soient guère disposés à modifier leur position datant de mi-décembre 2011. Ils tiennent à respecter la trêve qu'ils ont signée avec Benkirane au lendemain de sa victoire aux législatives anticipées du 25 novembre 2011. Pourant un retour des jeunes d'AWI au M20F serait bénéfique à la Jamaâ. Cela contribuerait au rapprochement, entre AWI et des factions de gauche en vue de la création d'un front commun contre le Makhzen. Une coalition vivement souhaitée par la direction des adlistes et certaines personnalités de la société civile.