Sans toutefois traiter les compagnies low cost de «complices», Frontex, l'agence chargée d'intercepter les migrants à l'entrée de l'Union européenne, estime que ce type de transport profite à de nombreux Marocains voulant rentrer illégalement en Europe. Ceux-ci s'en serviraient pour rejoindre l'UE via la Turquie où, en quête d'un statut de réfugié, ils se feraient parfois passés pour des Syriens. Détails. Tous ceux qui tentent de rejoindre clandestinement l'Europe, à partir du Maroc ne le font pas uniquement en traversant le détroit de Gibraltar ou en escaladant la clôture frontalière entre le Maroc et les villes autonomes occupées par l'Espagne (Ceuta et Melilla). C'est du moins ce que laisse entendre Frontex, l'agence chargée d'intercepter les migrants à l'entrée de l'Union européenne. «Les migrants achètent des billets d'avion low cost en aller-simple vers la Turquie, en provenance du Maroc et de l'Algérie, puis glissent vers l'Europe via les frontières terrestres poreuses de la Turquie avec la Grèce et la Bulgarie», a affirmé le directeur exécutif de l'institution, Gil Arias, rapporte le site d'information britannique The Telegraph. Avant de poursuivre son argumentaire, le responsable a tenu à préciser qu'il ne traite pas les compagnies aériennes low cost de «complices» de l'immigration irrégulière, mais essaie plutôt mettre en évidence le fait que beaucoup de Maghrébins, «principalement Marocains», utilisent ce moyen pour rejoindre le vieux continent. Pour rejoindre l'UE, les Marocains se feraient passer pour des Syriens D'après lui, Frontex ne dispose d'«aucune preuve» sur l'intention, des voyageurs, de rejoindre l'Union européenne (UE) au départ du Maroc. Mais, dit-il, la politique de visa free existant entre le Turquie et le Maroc, ainsi que d'autres pays d'Afrique du Nord, notamment l'Algérie, inciterait les candidats à l'immigration à tenter cette aventure. «Grâce à cette politique de visa, les gens vont à Istanbul au moyen de vols low cost, puis rejoignent la Grèce ou encore, plus récemment, la Bulgarie. Quand ils y arrivent, ils jettent leurs documents de voyage, et font parfois semblants d'être des Palestiniens ou des Syriens afin d'essayer de revendiquer le statut de réfugié», a déclaré M. Arias. Au Maroc, aucune source officielle n'a pour l'instant commenté ces informations. Nous avons tenté, en vain, de joindre le département des Affaires étrangères. Au ministère en chargé des Marocains du monde, «on n'a aucune idée sur le sujet», indique à Yabiladi un des responsables.