Une douzaine de bateaux ont débarqué ce matin sur l'île grecque de Lesbos. Ces dernières vingt-quatre heures, le flux des arrivés a fortement grimpé, atteignant, selon un bilan officiel d'Athènes, un total de 875 migrants en provenance de Turquie. Après avoir entrepris une traversée périlleuse de la mer Egée cette nuit, ils espèrent passer outre l'accord signé vendredi à Bruxelles et ne pas se faire expulser. L'accord entre Ankara et les 28 membres de l'UE est en effet entré en vigueur à minuit la nuit dernière. Tous ceux qui sont arrivés depuis sont sensés repartir en Turquie, cette dernière s'étant engagée à reprendre tous ceux qui entrent sans visa sur les îles grecques de la mer Egée. L'un des objectifs majeurs de cet accord, tel que décrit par ses promoteurs, est de « démanteler le modèle économique des passeurs ». In fine, il est censé tarir les arrivées de migrants et de réfugiés dans l'Union européenne, selon le principe du « un pour un ». Ainsi, « pour chaque Syrien renvoyé en Turquie depuis les îles grecques, un autre Syrien sera réinstallé de la Turquie vers l'UE en tenant compte des critères de vulnérabilité des Nations unies ». Reste que, du point de vue du HCR et d'ONG comme Amnesty, la légalité de l'accord continue de poser question et le sort des dizaines de milliers de migrants et réfugiés déjà arrivés en Grèce n'est pas clair. Ceci d'autant plus que, note Reuters ce dimanche, sur les 144.000 personnes arrivés depuis le début de l'année, la plupart sont Syriens, Irakiens et Afghans et 60% d'entre eux sont des femmes et des enfants, selon des données du HCR. En 2015, près de 860.000 personnes ont gagné la Grèce par voie maritime ou terrestre. Très peu, voire aucun d'entre eux, n'a l'intention de rester dans « ce pays de transit », privilégiant les pays de l'Europe du nord, comme l'Allemagne ou les états scandinaves. « Au moins 48.000 d'entre eux sont coincés en Grèce » écrit le Figaro cette fin de semaine.