Près de 400.000 migrants ont été empêchés en 2010 de rejoindre l'Union européenne qui continue de renforcer l'externalisation, voire la privatisation des contrôles aux frontières, selon le dernier rapport du réseau Migreurop. Cette troisième enquête intitulée «Aux bords de l'Europe, l'externalisation des contrôles migratoires», s'intéresse au sort des migrants à la frontière orientale de la Turquie avec l'Iran et aux «passagers clandestins» à bord des bateaux de la marine marchande. «En 2010, plus de 393.000 ressortissants extracommunautaires ont essuyé un refus d'entrée aux frontières extérieures de l'Union européenne: 336.789 aux frontières terrestres, 50.087 dans les aéroports et 6.704 aux frontières maritimes», détaille le rapport. Migreurop a fait le choix de s'intéresser aux «passagers clandestins» des navires de la marine marchande «parce que ces situations révèlent un transfert de responsabilité de l'autorité publique vers les acteurs privés sur les plans des contrôles frontaliers et de la prise en charge des migrants interceptés», explique-t-il. Il a mené son enquête dans 23 ports de six pays de l'UE (Allemagne, Bulgarie, Chypre, Espagne, France, Italie, Pays-Bas) et au Maroc.