La nouvelle fait actuellement le tour de la presse espagnole. L'ex-président musulman de Melilia ainsi que le porte-parole de la Commission islamique de la ville autonome ont été expulsés d'Israël, après plusieurs heures de rétention, alors qu'ils voulaient se rendre à Gaza. Le parti de Mustafa Aberchán dénonce un incident très grave, tandis que la diplomatie israélienne se justifie. Mustafa Aberchán, ancien président de Melilia et leader du parti musulman d'opposition, Coallition pour Melilia (CpM) s'est rendu à Tel Aviv lundi dernier dans l'objectif d'atteindre Gaza. Il devait y aller pour visiter les «modestes initiatives» financées par ses coreligionnaires dans la bande de Gaza, rapporte El Pais. Arrivés à l'aéroport Ben Gourion de Tel Aviv lundi dernier, M. Aberchán ainsi que trois autres membre de la délégation ont été retenus. L'un d'eux n'est autre que Samir Mohamed Tieb, porte-parole de la Commission islamique de Melilia. Après quelques heures passées dans les cellules de l'aéroport, il ont été expulsés vers Istanbul d'où ils s'étaient envolés pour Israël. Le reste de la délégation qui accompagnait l'ex-président, composée de 36 autres Melilliens, a été autorisé à entrer en Israel. Il ne leur a cependant pas été permis de se rendre à Gaza. Après 48 heures de séjour dans le pays, ils sont retournés à Istanbul. Au cours de la journée de mercredi, ils se sont reunis avec les personnes expulsées dans la capitale turque. C'est à ce moment que Mustafa Aberchán a révélé ce qui s'était passé à Tel Aviv. Incident «très grave» Il faut dire que ce n'est pas la première fois que le leader de Coallition pour Melilia est confronté à la réticence des autorités israéliennes. En 2012 déjà, il avait tenté en vain de se rendre à Gaza. Il y a un mois, il a demandé à l'ambassade d'Israël en Espagne l'autorisation de se rendre dans la bande de Gaza, sans jamais recevoir de réponse. Avec ses confrères, il a donc décidé d'y aller par ses propres moyens via la Turquie. Il estime cependant qu'il n'avait pas encore vécu une opposition aussi rude que celle de cette semaine. Dans un communiqué, le parti dirigé par Mustafa Aberchán dénonce un «traitement dégradant» en dépit des «intenses négociations» de la délégation de Melilia avec les autorités israéliennes. Il qualifie l'incident de «très grave» et s'attend à des répercussions négatives sur le plan diplomatique. Israël aurait voulu empêcher une «manifestation musulmane» ? De son côté, la diplomatie israélienne justifie cette action par le fait que M. Aberchán aurait «déclaré qu'il avait l'intention de manifester» dans le pays, selon les explications données à la presse par le porte-parole de l'ambassade d'Israël en Espagne. Selon le journal El Faro, la police aurait retrouvé dans la valise du leader politique musulman un t-shirt portant l'inscription : «Soutien à Gaza». Ce qui n'aurait pas plu aux autorités israéliennes. Mais la chose n'a pas été confirmé par l'ambassade. L'ancien président de Melilia et son parti, rejettent ces affirmations. Il prévoit une conférence de presse dès leur retour à Melilia pour donner «tous les détails» liés à cette affaire. Après les nombreuses attaques survenues dans la bande de Gaza, plusieurs leaders et pays musulmans sont venus en aide aux victimes. Le Maroc y a d'ailleurs ouvert un hôpital en signe de solidarité. Le conflit actuel entre les leaders musulmans de Melilla et les autorités israéliennes pourrait davantage alimenter la tension qui règne sur la question liée à Gaza.