Après l'Istiqlal, c'est au tour du PAM, autre pilier de la majorité gouvernementale, de critiquer la gestion de l'exécutif Akhannouch dans certains secteurs. Lors de sa réunion du mercredi 12 mars, le bureau politique du parti du Tracteur n'a pas mâché ses mots. L'instance «appelle le gouvernement à annuler les exonérations douanières et fiscales mises en place pour réduire les prix de la viande, car elles n'ont pas produit l'effet escompté». Se posant en défenseur du pouvoir d'achat des Marocains, le PAM a regretté «la hausse des prix et les difficultés économiques auxquelles font face de nombreux groupes sociaux». Il exhorte l'exécutif «à intensifier la surveillance et à sévir contre certains spéculateurs et professionnels corrompus qui continuent d'exploiter leurs réseaux pour fomenter des crises et tirer profit d'activités spéculatives», souligne le PAM dans un communiqué. Les reproches du parti de la majorité ont également visé le plan d'action du gouvernement pour relancer l'emploi d'ici 2030, doté de 15 milliards de dirhams, et détaillé dans une circulaire du chef du gouvernement publiée en février dernier. Le bureau politique, tout en admettant que «le chômage élevé (...) est la responsabilité de tous», souligne que «ce nouveau plan nécessite un engagement collectif, responsable et authentique de toutes les parties prenantes, avec une approche nationale sophistiquée et une implication réelle des pouvoirs publics et des élus». Pour rappel, le ministre en charge de l'emploi est Younes Sekkouri, membre du PAM. Ces «tirs amis» se multiplient au sein de la majorité gouvernementale. Le secrétaire général de l'Istiqlal, Nizar Baraka, avait déjà ouvert le feu, le 11 janvier à Casablanca, contre les mauvais résultats de l'exécutif Akhannouch. Le Maroc se prépare pour les élections législatives de 2026. Pour les partis, qu'ils soient de la majorité ou de l'opposition, 2025 sera une année de préparation intense pour ce scrutin, avec son lot de polémiques.