Le Maroc a récemment opté pour les obusiers ATMOS 2000 du groupe israélien Elbit Systems, délaissant ainsi les CAESAr français livrés en 2022 par KNDS France. Selon La Tribune, la décision a été motivée par le mécontentement des Forces armées royales (FAR) vis-à-vis du service après-vente de l'industriel français, jugé trop lent à résoudre des problèmes techniques récurrents. Le Maroc choisit l'artillerie israélienne au détriment du Caesar français Mais la réalité serait plus complexe. Lors d'une audition à l'Assemblée nationale le 12 février, Alexandre Dupuy, directeur des activités "Systèmes" de KNDS France, a apporté des précisions sur ce choix. Il a expliqué que les CAESAr marocains ont été livrés à un moment où l'entreprise était également mobilisée pour répondre aux besoins de l'Ukraine. Certains problèmes de fiabilité, notamment au niveau des systèmes hydrauliques – issus de sous-traitants et non de KNDS France –, ont été signalés par les FAR. La résolution de ces dysfonctionnements a pris du temps, alors que les capacités de production de l'industriel étaient sous tension en raison du conflit ukrainien. Cependant, selon Dupuy, ces soucis techniques n'auraient pas été déterminants dans la décision marocaine. Il évoque plutôt une offre plus complète proposée par Elbit Systems, qui incluait une double capacité : un système d'artillerie couplé à un lance-roquettes multiple, une combinaison que KNDS France n'était pas en mesure d'offrir. Au-delà des considérations techniques, cette affaire illustre aussi l'essor de la coopération militaire entre le Maroc et Israël. Outre les ATMOS 2000, Rabat a également acquis le système de lance-roquettes PULS d'Elbit Systems. Le groupe israélien semble ainsi avoir réussi à s'imposer sur le marché marocain en proposant des solutions adaptées aux besoins des FAR, évinçant KNDS France, comme il l'avait déjà fait au Danemark.