El Jadida le 15 février 2025 (L'Opinion) - L'hôtel "Marhaba", édifice emblématique d'El Jadida, se trouve aujourd'hui à un tournant décisif. Construit dans les années 1950 par le célèbre architecte Jean François Zevaco, il constitue un témoin précieux du patrimoine architectural moderne marocain. Son emplacement exceptionnel, en bord de mer et au cœur d'une oasis de palmiers, en fait un élément indissociable du paysage urbain et historique de la ville. Pourtant, son état actuel suscite de vives inquiétudes. Face à sa dégradation progressive, des chercheurs, militants du patrimoine et citoyens engagés lancent un appel pressant aux autorités locales et nationales pour qu'une action concrète soit entreprise. L'abandon du bâtiment, conjugué à la pression immobilière croissante, fait craindre sa disparition pure et simple, au profit de projets commerciaux. Une telle perte marquerait non seulement l'effacement d'un pan du passé d'El Jadida, mais aussi un affaiblissement de son identité architecturale et culturelle. Plusieurs initiatives émergent ainsi pour redonner vie à cet édifice historique. Certains plaident pour sa restauration fidèle, tandis que d'autres suggèrent de lui attribuer une nouvelle fonction, en le transformant en centre culturel ou en musée dédié à l'histoire de la ville et de la région. L'objectif est de préserver son cachet architectural tout en lui insufflant une nouvelle dynamique qui bénéficierait aussi bien aux habitants qu'aux visiteurs. Dans ce contexte, des associations locales ont annoncé le lancement d'une pétition destinée aux instances en charge du patrimoine et aux autorités municipales. Leur objectif : obtenir le classement de l'hôtel "Marhaba" parmi les sites protégés et garantir ainsi son intégrité pour les générations futures. D'aucun, ce combat dépasse la simple sauvegarde d'un bâtiment : il pose la question plus large de la gestion du patrimoine architectural au Maroc. La modernisation des villes ne doit pas se faire au détriment de leur mémoire. Le cas de l'hôtel "Marhaba" illustre l'urgence de repenser notre rapport aux édifices historiques et d'adopter une approche plus respectueuse de leur valeur patrimoniale. L'issue de cette mobilisation sera décisive. L'hôtel "Marhaba" sera-t-il sauvé et réhabilité, ou rejoindra-t-il la longue liste des trésors architecturaux sacrifiés sur l'autel du développement urbain ? Une réponse claire est attendue, et avec elle, une prise de conscience sur la nécessité de conjuguer préservation du patrimoine et développement durable.