Le président algérien Abdelmadjid Tebboune a annoncé, vendredi 14 février au siège de l'Union africaine, que son pays verserait une contribution volontaire d'un million de dollars au Mécanisme africain d'évaluation par les pairs (MAEP), une institution chargée de promouvoir la gouvernance et la transparence sur le continent. «Partant de l'engagement de l'Algérie à soutenir le MAEP et à lui permettre de s'acquitter de ses missions, mon pays a décidé d'apporter une contribution volontaire d'un million de dollars», a déclaré le chef de l'Etat lors de son allocution à l'ouverture du 34e sommet du mécanisme, qu'il préside actuellement. Cette subvention, présentée comme un soutien au processus d'évaluation des Etats africains, intervient alors que l'Algérie cherche à s'imposer au sein des instances de l'Union africaine. Pourtant, depuis sa création, le MAEP a dû composer avec des moyens limités sans que l'Algérie ne se distingue par un appui financier notable. Ce n'est qu'aujourd'hui, à la faveur de circonstances exceptionnelles, que le pays se résout à ce geste, donnant à cette «libéralité» l'allure d'un calcul politique plus que d'un engagement de principe. Se posant «en défenseur de la souveraineté du droit et de la justice sociale», M. Tebboune a rappelé que l'Algérie, en tant qu'Etat fondateur du MAEP, «entendait lui permettre d'accomplir pleinement sa mission.» Cependant, dans un continent où l'indépendance des mécanismes de contrôle demeure fragile, voire dévoyée, cette manne soudaine s'apparente moins à un appui désintéressé qu'à un tribut destiné à infléchir le cours des choses et, surtout, à amadouer certaines voix qui se sont détournées d'Alger ces dernières années.