Le porte-parole du «gouvernement de la Kabylie» est vent debout contre des informations relayées par des médias algériens sur l'arrestation au Maroc de neuf militants du Mouvement pour l'Autodétermination de la Kabylie (MAK). Aksel Bellabbaci a abordé aussi, dans des déclarations à Yabiladi, l'état des relations entre le Maroc et le MAK. Le «gouvernement kabyle» en exil a démenti, hier soir, l'arrestation au Maroc d'un groupe de militants du Mouvement pour l'Autodétermination de la Kabylie (MAK). «Nous démentons catégoriquement ces informations qui relèvent de la propagande orchestrée par le régime colonial algérien dans le but de discréditer notre mouvement», précise l'instance présidée par Ferhat Mehenni dans un communiqué. «Les ennemis de la Kabylie font dans la désinformation, une arme de guerre contre notre indépendance», ajoute la même source. Dans des déclarations à Yabiladi, le porte-parole du MAK, chargé du dossier des relations avec le Maroc, Aksel Bellabbaci, a apporté des éclaircissements sur ce sujet. «Des médias algériens ont annoncé l'emprisonnement au Maroc de neuf militants du MAK. Une campagne lancée, deux jours après ma libération en France. Ils prétendent que ces interpellations seraient une arme de pression entre les mains des autorités marocaines pour contraindre des membres du MAK à commettre des actes violents en Algérie, comme par exemple mettre le feu dans les forêts de la Kabylie. Ce qui est complétement faux», a-t-il expliqué. «Les militants kabyles installés au Maroc ne sont, d'ailleurs, pas nombreux. Il y a seulement trois personnes qui y bénéficient de l'asile politique», a révélé notre interlocuteur. Suite à un mandat d'arrêt international émis par l'Algérie, la justice française a procédé à l'arrestation, le 20 juin, d'Aksel Bellabbaci pour «terrorisme». «Je suis accusé par l'Algérie d'être le donneur d'ordre aux personnes qui ont mis volontairement le feu en Kabylie en été 2021 et du meurtre de Jamal Bensmain. Je suis placé sous contrôle judiciaire. Mon procès s'ouvrira le 11 septembre prochain à Paris», nous a-t-il dit. Pour rappel, l'ancien ministre algérien des Affaires étrangères, Ramtane Lamamra, avait affirmé dans des déclarations accordées, en octobre 2021n, à un média russe que «le Maroc a instrumentalisé un certain nombre de personnes et de groupes, considérés comme terroristes, et a usé de moyens dans sa guerre pour déstabiliser l'Algérie». «Les relations entre la Kabylie et le Maroc stagnent» Dans des déclarations à Yabiladi, Aksel Bellabbaci a abordé aussi les relations entre le royaume et le Mouvement pour l'Autodétermination de la Kabylie. «Elles stagnent», a-t-il affirmé. «Nous attendons l'annonce officielle de la création du collectif de soutien à la proclamation de l'Etat kabyle au Maroc pour lancer une campagne de communication auprès des partis et la société civile», a indiqué le porte-parole du MAK, qui est également chargé du dossier des relations avec le Maroc. «Des formations politiques marocaines ont de la sympathie pour notre mouvement mais sans la concrétiser en actes, alors que d'autres sont totalement hostiles à nos revendications, comme le PJD qui s'est félicité de l'interdiction d'une réunion à Agadir d'appui à la proclamation de l'Etat kabyle, le 20 avril à New York», a constaté Aksel Bellabbaci. Pour mémoire, Ferhat Mehenni avait noté, dans une allocution prononcée en mars dernier, que «depuis 2015, le Maroc a stagné dans son appréciation de la situation de la Kabylie et du droit à l'autodétermination. Cette stagnation est à l'origine de l'avantage repris par Alger».