Suite au démantèlement du campement de Gdeim Izik et aux sanglantes manifestations qui avaient suivi à Laâyoune, le 9 novembre 2010, 185 personnes ont été arrêtées. 24 d'entre elles, surnommées le «groupe de Gdeim Izik», devraient comparaître devant le tribunal militaire de Rabat, le 1er février, si leur procès ne souffre pas d'un nouveau report. Le procès du «groupe de Gdeim Izik» devrait s'ouvrir, dans une semaine, le 1er février, devant le tribunal militaire de Rabat. 185 Saharaouis ont été arrêtés suite au démantèlement tragique du camp de Gdeim Izik qui avait provoqué la mort, dans des affrontements à Laâyoune entre manifestants et force de l'ordre de 13 personnes, dont 11 policiers, les 8 et 9 novembre 2010, selon le rapport de la commission d'enquête parlementaire marocaine rendu en janvier 2011. Parmi les personnes arrêtées, 24 sont poursuivies devant le tribunal militaire. Cela fait aujourd'hui, plus de deux ans que ces 24 Saharaouis sont derrières les barreaux, en détention provisoire dans l'attente de leur jugement. Ils sont poursuivis pour avoir formé une bande criminelle visant à exercer la violence contre les hommes de la force publique pendant leur service, allant jusqu'au meurtre, d'avoir participé à la violence contre les hommes de la force publique dans l'exercice de leurs fonctions, allant jusqu'au meurtre et d'avoir profané un cadavre. Ainsi poursuivis, ces hommes risquent une peine de prison à perpétuité. 2 ans d'attente Parmi les poursuivis, 22 Sahraouis ont été arrêtés en novembre et décembre 2010. 2 arrestations ont complété le groupe le 15 août 2011, et le 9 novembre 2012. La première arrestation tardive expliquerait le premier report du procès qui aurait dû s'ouvrir, il y a un an, le 12 janvier 2012, selon le rapport de mission d'observation judiciaire, emmenée par une dizaine de membres d'associations de défense des droits de l'Homme européennes et sahraouies. Reporté, au 24 octobre 2012, le procès a à nouveau été reporté sans explications sine die, le jour même. Une nouvelle date de procès est annoncée pour le 1er février, mais rien n'empêche un nouveau report. Pour les députés responsables du rapport de la commission parlementaire, l'implication du mouvement séparatiste ne souffre d'aucune contestation : «Les revendications pacifiques et légitimes des habitants de Laâyoune ont été instrumentalisées par des terroristes et des repris de justice d'obédience séparatiste dans le cadre d'un plan visant à porter atteinte à la stabilité et à l'unité du Maroc», martèlent-ils. De telles considérations font des 24 prisonniers Saharouis des prisonniers politiques et du procès qui doit avoir lieu, un procès à haut risque. Tortures ? En novembre 2011, l'AMDH s'était mobilisée pour défendre les droits des 23 prisonniers. «Les prisonniers politiques sahraouis en grève de la faim dans la prison de Salé depuis plus de deux semaines, vivent dans la prison dans des conditions difficiles et la plupart d'entre eux ont été victimes d'actes de violences». L'association appelle «à leur libération où un procès équitable». Un appel qui n'a pas été suivi d'aucun effet. Les actes de violences que rapportent l'AMDH sont vraisemblables car dans son rapport rendu le 22 septembre 2012, le rapporteur spécial des Nations Unies sur la torture Juan Mendez, précise bien que, au Maroc, «chaque fois qu'il est question de sécurité nationale, il y a une tendance à utiliser la torture dans les interrogatoires. Il est difficile de dire si c'est très répandu ou si c'est systématique, mais cela arrive assez souvent pour que le gouvernement marocain ne puisse l'ignorer». Aujourd'hui, les 24 prisonniers sont retenus dans la prison de Salé. Leurs soutiens se sont installés non loin de la prison et leur famille, par un système de roulement, séjournent à Salé et rendent visite aux 24 hommes régulièrement.