A l'issue de la procédure d'instruction visant Abdenbi Bioui et Saïd Naciri dans le cadre de l'affaire «Escobar du Sahara» liée au trafic international de drogue, la justice a décidé de poursuivre les deux parlementaires déchus du Parti authenticité et modernité (PAM) en état d'arrestation. Le président de la région de l'Oriental est ainsi mis en examen pour «faux et usage de faux en écriture publique, extorsion par contrainte, complicité dans la falsification d'un registre public, complicité dans un acte arbitraire attentatoire à la liberté individuelle, corruption, facilitation récurrente de l'entrée et la sortie clandestine des nationaux du territoire marocain dans le cadre d'une bande, participation à la planification de détention, transport, exportation et commercialisation de stupéfiants». Abdenbi Bioui est aussi poursuivi pour «recel de biens obtenus suite à un délit, participation à un faux témoignage, usage de véhicule sans immatriculation, tentatives d'exportation de stupéfiants sans déclaration ni autorisation et complicité, participation à des paiements directs par devise de marchandises et services à l'intérieur du territoire national, complicité de paiements sans autorisation de l'Office des changes par des étrangers en vue de l'achat de biens immobiliers au Maroc et ce, par des moyens autres que la cession de monnaies étrangères à Bank Al Maghrib (BAM)». Président de la commune des arrondissements de Sidi Belyout à Casablanca, Saïd Naciri est pour sa part poursuivi pour «faux et usage de faux en écriture publique, participation à la planification en vue de détenir, commercialiser, transporter et exporter de stupéfiants, escroquerie et tentative d'escroquerie, trafic d'influence par mandat électif, incitation d'autrui au faux témoignage par l'usage de la menace, recel, falsification de chèques, tentative d'exportation de stupéfiants sans déclaration ni autorisation, importation de devises étrangères sans autorisation, paiement direct par devise de marchandises et services dans le territoire national». En décembre dernier, le juge d'instruction près la Cour d'appel de Casablanca a ordonné de poursuivre en détention les deux mis en cause, en plus d'autres prévenus. Au total, au moins 19 sont soupçonnés d'être liés à un réseau de trafic international de drogue, connu médiatiquement sous le nom «Escobar du Sahara». Depuis, ils sont incarcerés à la prison locale Oukacha.