Cinq responsables du Centre islamique de Villeneuve-d'Ascq (CIV) ont été relaxés, vendredi, par le tribunal judiciaire de Lille. Financeur principal du lycée musulman Averroès, le centre est désormais blanchi des soupçons d'escroquerie, d'abus de confiance et de blanchiment d'argent. Le mois dernier, l'établissement privé a vu la décision de sa fermeture confirmée en référé par le tribunal administratif, aligné sur les arguments de préfecture concernant des financements opaques. Le président, le vice-président, le trésorier, le responsable financier et un bénévole du CIV ont précédemment été placés sous contrôle judiciaire, pour des faits datés entre janvier 2019 et janvier 2023. Le parquet avait requis peines allant de huit mois de sursis à 24 mois de prison, dont 12 de sursis. Il a dix jours pour faire appel de la décision des juges. La Voix du Nord rappelle que l'affaire remonte à mars 2022, à la suite d'un signalement de la préfecture sur une tentative présumée d'escroquerie derrière une demande de subvention. Le transfert de plus de 400 000 euros provenant d'Egypte et du Koweït, réalisé par le CIV, a été pointé. France : Lycée musulman d'excellence, Averroès sur la sellette pour la prochaine rentrée scolaire La préfecture a également soupçonné des faits de falsification des justificatifs sur le budget réel de l'association, ou encore de détournement de fonds issus de collectes en espèces pour acquérir des locaux. La plainte à cet égard a mentionné la fonction de banquier conférée au CIV, notamment vis-à-vis du lycée Averroès. De son côté, le tribunal a estimé que les faits étaient non établis. Il a ainsi déclaré irrecevable la constitution de partie civile des adhérents du CIV. «Le dossier est parti de suspicions de radicalisation et aucun élément de radicalisation n'a été relevé», a débuté le président Xavier Charlet, cité par La Voix du Nord. «Certes des espèces confiées au CIV n'apparaissent pas clairement en comptabilité, mais elles ont été utilisées pour des dépenses modiques (…) et pas pour payer les épouses des dirigeants», a-t-il enchaîné. Concernant le prêt au lycée Averroès, la juridiction a souligné que «l'octroi d'un prêt à taux zéro à un établissement également membre de la Ligue islamique du Nord était conforme à l'objet social du CIV». Au sujet des tentatives d'escroquerie, «les manœuvres frauduleuses sont insuffisamment établies», tandis que les accusations de blanchiment n'ont pas été retenues.