Les députés membres de la Commission des Affaires étrangères à la Chambre basse au Parlement espagnol ont rejeté, hier à une écrasante majorité, la proposition présentée par Vox, appelant le gouvernement à contraindre le Maroc à reconnaître la souveraineté espagnole sur Ceuta, Melilla, Chafarinas, Alhucemas, Vélez de la Gomera et Perejil. Tous les groupes, y compris celui du Parti populaire pourtant très proche de Vox sur les sujets de souveraineté, ont voté contre l'initiative législative non-contraignante pour l'exécutif, rapportent des médias ibériques. La coalition d'extrême gauche Sumar a dénoncé une nouvelle tentative de la formation d'extrême droite de créer un «problème artificiel». Les députés socialistes ont taxé la proposition de Vox de «populisme qui cherche des ennemis partout». De son côté, le PP a qualifié le texte des fidèles de Santiago Abascal d'«inapproprié». Ce revers ne constitue pas un précédent. La Commission des Affaires étrangères du Sénat avait déjà rejeté, le 22 novembre 2021, une proposition de la formation d'extrême droite, réclamant de «ne pas céder au chantage du Maroc» et à «la protection des frontières de Ceuta et Melilla et des eaux des Iles Canaries». Cinq semaines plutôt, c'est la Commission des Affaires étrangères à la Chambre basse du Parlement espagnol qui avait voté contre une autre proposition de Vox, exigeant de prendre «des mesures urgentes pour faire face aux menaces du Maroc» et «freiner l'érosion des capacités militaires» de l'Espagne. Jusqu'présent cette ligne résolument anti-Maroc ne bénéficie pas à Vox. Le parti continue de perdre des plumes. Le dernier sondage réalisé au début de mars a montré que la formation d'extrême droite a reculé de 1,2 point dans les intentions de vote par rapport à une enquête d'opinion datant de février 2024.