Un observateur du conflit syrien a annoncé, jeudi 26 décembre, que les nouvelles autorités du pays avaient interpellé un ancien responsable de la justice militaire sous le régime déchu de Bachar al-Assad. Cet homme aurait prononcé de nombreuses condamnations à mort dans la tristement célèbre prison de Saydnaya. D'après l'Observatoire syrien des droits de l'Homme, Mohammed Kanjo Hassan a été arrêté dans la province côtière de Tartous, bastion du régime Assad, accompagné de 20 membres de son entourage. Selon l'Observatoire, Kanjo Hassan aurait prononcé « des milliers » de sentences, incluant des condamnations à mort, contre des détenus de Saydnaya, une prison située près de Damas. Ce complexe est tristement connu pour ses exécutions extrajudiciaires, actes de torture et disparitions forcées, symbolisant les crimes perpétrés contre les opposants du régime Assad. De 2011 à 2014, soit pendant les trois premières années de la guerre syrienne déclenchée par la répression des manifestations démocratiques inspirées du Printemps arabe, Kanjo Hassan dirigeait le tribunal militaire syrien. Il aurait ensuite été promu chef de la justice militaire à l'échelle nationale, selon Diab Serriya, cofondateur de l'Association des détenus et des personnes disparues de la prison de Saydnaya. Serriya affirme que l'ancien responsable a souvent condamné des détenus à mort lors de « procès expéditifs » de quelques minutes. L'association estime également que Kanjo Hassan aurait accumulé 150 millions de dollars grâce à des pots-de-vin payés par des proches de détenus, désespérés d'obtenir des informations sur leurs disparus. La Coalition nationale des forces d'opposition syriennes en exil a salué cette arrestation, la qualifiant de « pas décisif vers la justice et la poursuite des auteurs de crimes contre le peuple syrien ». Depuis 2011, l'Association des détenus et des personnes disparues de Saydnaya estime que 30 000 personnes ont été emprisonnées dans cet établissement, tandis qu'environ 6 000 seulement ont été libérées. Le sort des autres reste incertain.