Ben Aknoun, situé dans la capitale algérienne, est connu pour abriter des centres de détention utilisés par les services de sécurité, souvent dissimulés dans des infrastructures souterraines. Quant à Blida, une ville stratégique au sud d'Alger, elle est associée à une base militaire où sont rapportées des détentions extrajudiciaires peu ou pas documentées. Ces lieux infâmes sont devenus synonymes d'exactions et de traitements inhumains, surpassant en cruauté les pratiques dénoncées ailleurs. La communauté internationale est appelée à réagir. Le blogueur et opposant algérien Amir Boukhors, connu sous le pseudonyme d'Amir DZ, a récemment fait une déclaration retentissante, comparant les pratiques des services de sécurité algériens dans des centres de détention situés à Ben Aknoun, à Alger, et à Blida, à celles des tristement célèbres prisons syriennes, comme Saydnaya, vidée de ses détenus après la chute du régime de Bachar al-Assad, jadis grand allié du pouvoir algérien. «Ce qui se passe dans les sous-sols de Ben Aknoun et de Blida défie l'imaginable», a-t-il affirmé, accusant les autorités algériennes de recourir à des méthodes d'oppression qui dépasseraient en cruauté celles observées ailleurs. Des lieux synonymes de répression Ben Aknoun, un quartier résidentiel de la capitale algérienne, est connu pour abriter des centres de détention souvent dissimulés dans des infrastructures souterraines. Ces installations, contrôlées de main de fer par les services de renseignement, seraient le théâtre d'interrogatoires musclés et de détentions extrajudiciaires, selon les témoignages d'opposants politiques et d'anciens détenus. Blida, située à environ 45 kilomètres au sud-ouest d'Alger, est un autre point névralgique du système répressif algérien. La ville, qui abrite une importante base militaire, est associée à des pratiques similaires, dans des installations où les détenus politiques, les activistes du Hirak (2019-2022) et d'autres opposants au régime sont souvent emprisonnés dans des conditions inhumaines. Amir DZ, installé en France depuis 2016, est l'un des plus virulents critiques du régime algérien. À travers ses vidéos largement diffusées sur YouTube, il dénonce sans relâche la corruption et les abus du pouvoir en place. Son activisme farouche a conduit Alger à émettre neuf mandats d'arrêt internationaux contre lui. Parmi ces accusations figurent des chefs d'inculpation politiques, comme l'adhésion à un groupe terroriste ou le blanchiment d'argent dans le cadre d'une bande criminelle. En 2022, la justice française a refusé d'extrader Amir Boukhors vers l'Algérie, mettant en avant les risques sérieux qu'il ne bénéficie pas d'un procès équitable dans son pays d'origine. Dans sa décision, la cour d'appel de Paris a explicitement mentionné les inquiétudes liées au traitement des opposants politiques dans les centres de détention algériens, prenant en compte «la brutalité de l'appareil répressif algérien.» Les propos d'Amir DZ sur les sous-sols de Ben Aknoun et Blida affirment une réalité souvent occultée. Ces centres, selon lui, sont devenus des symboles de la répression exercée par les autorités algériennes pour étouffer toute contestation. L'opposant compare les conditions de détention dans ces lieux à celles des prisons syriennes, en particulier Saydnaya, tristement célèbre pour ses pratiques de torture et ses exécutions sommaires. Amir DZ accuse le régime de recourir à ces méthodes pour semer la peur et museler toute opposition, notamment après l'émergence du mouvement Hirak en 2019. Ce mouvement populaire, qui avait conduit à la démission de l'ancien président Abdelaziz Bouteflika, continue d'être réprimé avec force par les autorités. Une prise de conscience internationale ? La décision de la justice française de protéger Amir DZ en refusant son extradition pourrait, cette fois, marquer un tournant dans la reconnaissance des violations des droits humains en Algérie. L'avocat du blogueur, Eric Plouvier, a noté que «la brutalité de l'appareil répressif algérien a été prise en compte.» Les accusations fabriquées portées par Amir DZ contre les centres de détention de Ben Aknoun et Blida rappellent l'urgence de la situation des droits humains en Algérie. Dans ce contexte, des appels à une prise de conscience internationale se multiplient pour dénoncer un régime accusé d'instrumentaliser la justice et les institutions sécuritaires à des fins politiques. La situation d'Amir DZ incarne les dangers encourus par ceux qui osent défier le pouvoir en Algérie. Malgré son exil en France, il reste une cible privilégiée du régime, d'après des informations récoltées par Barlamane.com. Son combat pour dénoncer les abus des autorités algériennes soulève des questions fondamentales sur la situation civile critique dans un pays où l'opposition est systématiquement réduite au silence.