Anwar Malek, opposant algérien et ancien membre de la mission d'observateurs de la Ligue arabe en Syrie, a été interpellé en Turquie la nuit dernière à l'aéroport d'Istanbul avant d'être libéré après quelques heures en détention. La convention d'extradition entre l'Algérie et la Turquie, grâce à laquelle les deux pays «s'engagent à se livrer réciproquement les personnes poursuivies ou condamnées par leurs autorités judiciaires compétentes», pourrait être activée dans le cas de M. Malek, ce qui aurait exposé sa vie à un danger éminent. M. Malek se trouve actuellement à Paris. C'est la deuxième fois en deux semaines seulement que le régime algérien échoue à mettre la main sur des opposants prestigieux. La justice française a émis des avis défavorables fin septembre des demandes d'extradition vers l'Algérie du blogueur et opposant «Amir DZ». Installé en France depuis 2016, le blogueur, de son vrai nom Amir Boukhors, était réclamé par Alger, qui a émis neuf mandats d'arrêt internationaux à son encontre. Malgré la répression féroce qui a contraint la contestation populaire à suspendre ses manifestations depuis mai 2021, le régime algérien continue de cibler opposants, journalistes, médias indépendants et internautes, à l'intérieur comme à l'extérieur du pays. Pendant que des activistes du Hirak sont relâchés au compte-gouttes, plusieurs sont interpellés et traduits en justice dans tout le pays. D'autres, moins chanceux, meurent en prison, dans l'indifférence générale.