La police française a arrêté, vendredi 3 novembre, Saïd Ben Sdira, un des piliers du régime algérien, pour «fraude, escroquerie, extorsion et activités illégales de renseignement» sur le sol français. Il a été incarcéré à la maison d'arrêt de Nanterre. Ben Sdira est souvent accusé de diffamer des opposants algériens exilés, à l'image du blogueur «Amir DZ», de son vrai nom Amir Boukhors, installé en France depuis 2016, lequel est réclamé par Alger, qui a émis neuf mandats d'arrêt internationaux à son encontre. Dans ses vidéos, il accuse les voix dissidentes d'«adhésion à un groupe terroriste ciblant la sécurité de l'Etat et l'unité nationale», de «financement d'un groupe terroriste ciblant la sécurité de l'Etat» et de «blanchiment d'argent dans le cadre d'une bande criminelle», des imputations fourre-tout souvent émanant des renseignements algériens. Ben Sdira est réputé proche de l'ancien ministre algérien de la défense Khaled Nezzar, accusé de crimes contre l'humanité et soupçonné d'avoir approuvé et coordonné des tortures durant la guerre civile dans les années 1990. Le général retraité, âgé aujourd'hui de 85 ans, est sous le coup d'une plainte déposée par TRIAL International, ONG suisse qui lutte contre l'impunité des crimes de guerre. Après audition de vingt-quatre personnes au total, le procureur général suisse a déposé un acte d'accusation contre Nezzar le 28 août, le renvoyant devant le tribunal pénal fédéral «pour infractions au droit international humanitaire au sens des conventions de Genève entre 1992 et 1994 dans le cadre de la guerre civile en Algérie et pour crimes contre l'humanité».