Les nouvelles sur la réalisation du chantier du gazoduc Nigéria-Maroc irritent des médias algériens, notamment après l'engagement pris par les Emirats arabes unis à contribuer à son financement. «De nombreux experts estiment que ce pipeline n'est pas économiquement réalisable et se heurtera également à des obstacles politiques. Ce projet ne verra jamais le jour», rapporte Echoroukonline. «Nous prévoyons que le projet du gazoduc entre le Nigeria et le Maroc perdra de sa valeur économique une fois qu'il traversera 11 pays. Les pays européens refuseront le gaz transitant par le territoire contesté du Sahara occidental, que les Nations Unies considèrent comme un territoire non autonome», affirme un autre expert au même média. Des propos qui vont dans le sens des déclarations faites par le ministre algérien de l'Energie, Mohamed Arkab, en juin 2022. «Notre pipeline (le trans-saharien Algérie-Niger-Nigéria) est plus sûr et il est économiquement viable. Tandis que l'autre oléoduc (Nigéria-Maroc), qui traversera 12 pays sur une distance de plus de 6 000 km, dont une partie en Atlantique, est plus compliqué. Son financement n'est pas clair non plus. En revanche, l'Algérie a les moyens et est disposée à financer une grande partie du gazoduc transsaharien», avait-il assuré dans une interview accordé au magazine allemand Der Spiegel. Le traitement réservé par Echoroukonline au gazoduc Nigéria-Maroc a fait l'impasse sur les déclarations de responsables nigérians. Le ministre d'Etat chargé des Ressources pétrolières, Ekperikpe Ekpo, a annoncé le 27 novembre à Abuja lors d'une réunion avec une délégation marocaine, que la construction du gazoduc sera lancée en 2024. Quelques mois plutôt, le PDG de la société «Nigerian National Petroleum Company Limited» (NNPC), avait couvert d'éloges le même chantier. «C'est l'un des projets les plus ambitieux que nous ayons pour un investissement de plus de 25 milliards de dollars. Mais plus que tout, il va connecter 11 pays d'Afrique de l'Ouest à nos sources de gaz, et de cette façon, nous créerons la prospérité autour du Nigeria», s'était-il félicité. Le lundi 4 décembre lors de la visite du roi Mohammed VI à Abou Dhabi, le Maroc et les Emirats ont signé un mémorandum d'entente pour un partenariat, sur le plan financier et technique, avec l'Etat des Emirats arabes unis pour la réalisation du projet du gazoduc Maroc-Nigéria.