Les déclarations du PDG de la société «Nigerian National Petroleum Company Limited» (NNPC), Malam Mele Kyari, sur le financement du gazoduc Maroc-Nigéria, ne passent pas en Algérie. Après la question posée par l'APS au président de la Banque africaine de développement (BAD), Akinwumi Adesina, sur l'importance du projet du pipeline Nigéria-Algérie, c'est au tour du ministre algérien des Finances de prendre le relais. «Le Gazoduc transsaharien (TSGP) est un projet viable économiquement, soutenable, et rentable. Les sources de son financement ne peuvent être que bancaires essentiellement, et on n'exclut pas que la BAD y participe. Il n y a pas de raison d'ailleurs pour ne pas soutenir un projet viable et rentable», a indiqué Laaziz Faid dans des déclarations à la presse, depuis l'Egypte où il participe à l'Assemblée annuelle de la BAD. Pour rappel, le ministre algérien de l'Energie, Mohamed Arkab, s'est vanté dans une interview au magazine allemand Der Spiegel, publiée le 20 juin 2022, que «l'Algérie a les moyens et est disposée à financer une grande partie du gazoduc transsaharien ; en revanche, l'autre oléoduc (Nigéria-Maroc), son financement n'est pas clair». Les sorties de l'APS et du ministre des Finances interviennent en réaction aux propos du Malam Mele Kyari sur le financement du gazoduc Nigéria-Maroc. «Le monde est prêt à le financer. (...) De nombreuses institutions financières sont venues autour de la table. Soit dit en passant, le monde a besoin de gaz et ils le financeront.» Le responsable s'est-il félicité, dans une interview accordée à un média nigérian, que l'oléoduc Nigéria-Maroc, dont le coût est estimé à 25 milliards de dollars, «va connecter 11 pays d'Afrique de l'Ouest à nos sources de gaz, et de cette façon, nous créerons la prospérité autour du Nigeria».