L'Affaire défraye la chronique dans le Val-de-Marne en France depuis quelques jours. Un lycéen marocain s'est fait expulsé la semaine dernière et le Réseau Education sans frontières [RESF] lutte pour son retour. «Nous, enseignants, lycéens, parents d'élèves et simples citoyens du Val-de-Marne et d'ailleurs, exigeons qu'Aymane obtienne un laisser passer lui permettant de revenir en France et qu'un titre de séjour «vie privée et familiale» lui soit rapidement attribué», note la pétition du Réseau Education sans frontières [RESF]. Non à la double peine Aymane El Ouardi, 18 ans, s'est fait expulsé, mercredi 12 décembre dernier, vers le Maroc, après avoir été arrêté pour le vol d'une veste dans un magasin de sport et détenu au centre de rétention de Vincennes depuis le 4 décembre dernier. «Le juge avait décidé de le mettre en détention provisoire. En appel, ils ont décidé de le mettre en rétention, mais pour qu'il n'y ait pas de mobilisation, ils l'ont expulsé le lendemain», explique à Yabiladi Pierre La France de RESF. «Nous trouvons totalement injuste qu'il subisse la double peine. Nous dénonçons ce fait», déclare à Yabiladi, Thierry Lerch, Administrateur à la Fédération des Conseils de parents d'élèves [FCPE]. D'autant qu' «aucun tribunal ne condamne au bannissement pour une tentative de vol à l'étalage d'une veste !». D'après le Réseau, «le Maroc, c'est le pays où il avait fui les violences familiales». Arrivé en France à l'âge de 15 ans, Aymane est recueilli par l'Aide Sociale à l'Enfance avant d'être confié au frère de sa mère, Mohamed Nhari, naturalisé français. Depuis ses 18 ans, en mai dernier, le jeune homme a essayé de régulariser sa situation, mais la procédure de rendez-vous par internet à la Préfecture de Créteil, aujourd'hui abandonnée, l'en a empêché. Il aurait pourtant écrit à la Préfecture sans obtenir de suite. Par contre, la circulaire du 28 novembre dernier, émise par le ministre de l'Intérieur, Manuel Valls, pouvait permettre sa régularisation. Cependant, «son arrestation le 4 décembre […] et son expulsion l'empêche de déposer son dossier», déplore le RESF. Il doit revenir en France La famille d'Aymane est encore sous le choc. «Tout cela a été très mal», estime son oncle Mohamed Nhari, frère de sa mère, contacté par Yabiladi. «Il a fait une bêtise et cela a suffi pour qu'il se retrouve au Maroc. Tout s'est passé très vite», ajoute cet homme qui a la charge d'Aymane depuis maintenant trois ans. Toute sa famille [grands-parents, oncles, tantes] vit en France. Seule sa mère est restée au Maroc. «Même si cet élève a fait des bêtises, il doit être puni uniquement pour cela uniquement, mais pas être expulsé», estime Pierre La France. Et Thierry Lerch d'ajouter : «nous allons essayer de nous battre pour le faire revenir en France». Ils savent que la tâche sera rude, mais restent confiants, surtout après la régularisation de la Marocaine Najlae Lhimer après son expulsion sous le mandat de Nicolas Sarkozy. «Le gouvernement actuel dénonçait les expulsions de Sarkozy. Si cela ne change pas, où est le changement promis ?», s'interroge M. Lerch. Aymane était en année de CAP électricité au lycée professionnel Gourdou Leseurre. Pour RESF, il «doit pouvoir retrouver sa famille française, ses copains, ses études et le sourire».