Les équipes de contrôle de l'Administration des Douanes et Impôts Indirects (ADII) intensifient leurs efforts pour démanteler des réseaux de trafic de carburant opérant aux environs de Casablanca, Tanger et El Jadida. En coordination avec plusieurs services, des enquêtes approfondies ciblent des entrepôts illégaux et les acteurs impliqués dans ce marché noir, alimenté par des détournements depuis des chantiers et des unités industrielles. Les services de contrôle relevant de l'Administration des Douanes et Impôts Indirects (ADII) ont mobilisé des équipes de contrôle régionales pour traquer les activités des réseaux de contrebande de carburant provenant des unités industrielles et grands chantiers situés aux environs d'El Jadida, de Casablanca et de Tanger. Des enquêtes approfondies ont été lancées sur ces activités, en étroite coordination avec la cellule de vigilance et d'analyse des risques de la brigade nationale des douanes, qui a fourni aux contrôleurs des informations précises sur les itinéraires des chargements de ces produits de contrebande ainsi que sur l'identité des négociants et des intermédiaires ayant mis en place un marché noir pour la vente et l'achat de carburants. Ces équipes régionales de contrôle douanier, opérant dans les régions de Casablanca-Settat et de Tanger-Tétouan-Al Hoceima, ont intensifié leurs patrouilles sur les autoroutes et les principaux axes routiers nationaux, ont indiqué des sources à Hespress. L'objectif est de mener des actions préventives visant à limiter les mouvements de ces réseaux de contrebande. Selon les mêmes sources, les rapports reçus par les services centraux de l'ADII font état de l'exploitation par ces réseaux d'entrepôts aléatoires situés dans des villages éloignés. Certains de ces emplacements ont été identifiés en collaboration avec les agents des autorités locales, les auxiliaires d'autorité et la Gendarmerie Royale. Par ailleurs, les contrôleurs utilisent les informations fournies par les sociétés d'importation et de distribution de carburants concernant les itinéraires de leurs camions, les registres de réception des livraisons et les signalements internes relatifs aux pénuries ou aux falsifications. Ces réseaux de trafic de carburant se servent principalement de réservoirs de mille litres, faciles à transporter par camions et à stocker dans des entrepôts non équipés. Les enquêtes préliminaires révèlent que ces réseaux privilégient la discrétion, effectuant les chargements et déchargements la nuit. Ils recourent également à des intermédiaires pour écouler de grandes quantités de carburant de contrebande en une seule transaction, à des prix inférieurs à ceux affichés dans les stations-service. Les principaux clients identifiés sont des agriculteurs et des gestionnaires d'exploitations agricoles dépendant de l'irrigation par pompage à l'aide de moteurs à gazole, ainsi que de petits entrepreneurs spécialisés dans le bêchage des terres et la location d'engins de construction. Il est à noter que l'ADII a annoncé, via une circulaire relative aux dispositions douanières de la loi de finances 2025, le report de la mise en œuvre du marquage fiscal obligatoire sur le gazole et les supercarburants au 1er janvier 2026. Ce report vise à prendre en compte les spécificités techniques du marquage et à garantir une mise en œuvre optimale de ce dispositif introduit par la loi de finances 2024. Ce dernier a pour objectif d'assurer le contrôle de la disponibilité et de la qualité des carburants, tout en identifiant les responsabilités des différents acteurs de la chaîne de distribution. Les enquêtes des services de contrôle douanier se sont également étendues à l'examen des documents relatifs à l'exploitation au sein des unités industrielles et des chantiers de construction. Selon des informations reçues, certains réseaux omettent de déclarer les quantités restantes de gazole dans les réservoirs d'engins de chantier, gonflent la valeur des factures d'achat ou falsifient les ordres de mission pour détourner des quantités supplémentaires. Ces dernières sont ensuite stockées dans de petits réservoirs en vue d'être revendues sur le marché noir.