Le ministre délégué chargé du budget, Fouzi Lekjaâ, a affirmé que le gouvernement n'envisage pas une augmentation du prix du gaz butane malgré les pressions budgétaires croissantes liées à son subventionnement. Lors d'une session des questions orales à la Chambre des représentants, lundi 13 janvier, M. Lekjaa a rappelé que l'Etat consacre chaque année plus de quinze milliards de dirhams au soutien à la consommation de gaz butane. Une mesure initialement destinée à soutenir les ménages les plus vulnérables mais dont la répartition actuelle des bénéfices est jugée inéquitable. Selon le ministre, seuls 14 % de ce soutien profitent aux 20 % des ménages les plus pauvres, tandis que les 20 % les plus aisés captent 27 % des subventions, soit près du double des catégories les plus défavorisées. Une distorsion qu'il a qualifiée de problématique majeure, non seulement pour le gaz butane, mais également pour d'autres produits subventionnés. «Le véritable enjeu ne réside pas dans la réduction ou l'augmentation des subventions mais dans la mise en place de mécanismes garantissant que ce soutien atteigne exclusivement les foyers qui en ont le plus besoin», a-t-il souligné, appelant le Parlement et l'exécutif à collaborer pour concevoir des solutions efficaces. M. Lekjaa a évoqué comme alternative le recours à un système d'aide directe par des transferts financiers ciblés, estimant que cette approche permettrait de mieux répondre aux besoins des populations vulnérables tout en libérant des marges budgétaires pour d'autres priorités sociales et économiques. Il a également insisté sur la nécessité de rationaliser l'utilisation des subventions publiques, précisant que «les économies réalisées grâce à une gestion optimale du soutien pourraient être réinvesties au bénéfice exclusif des couches les plus fragiles.»