Lors de la séance plénière des questions orales à la Chambre des représentants, Fouzi Lekjaa, ministre délégué auprès du ministre de l'Economie et des Finances chargé du budget, a fait savoir que l'augmentation du prix des bouteilles de gaz butane n'est pas à l'ordre du jour». Le ministre délégué a cependant mis en lumière une problématique plus profonde que la perspective d'une éventuelle augmentation du prix du butane, à savoir l'inefficacité de la répartition des subventions. « Les 20 % les plus pauvres de la société ne perçoivent que 14 % de cette subvention, tandis que les 20 % les plus riches en accaparent 27 % », a-t-il souligné. Lekjaa a également précisé que les subventions allouées à la consommation de butane, s'élevant à 15 milliards de dirhams par an, devraient être mieux ciblées pour parvenir aux populations les plus démunies. Il a ajouté : « En d'autres termes, les 20 % les plus riches bénéficient de deux fois plus de subventions que les 20 % les plus pauvres.»
Le véritable enjeu des subventions au gaz butane, ainsi qu'à d'autres produits subventionnés comme la farine et le sucre, réside dans leur répartition inégale, a expliqué Fouzi Lekjaa. Il a insisté sur la nécessité pour le gouvernement et le parlement de mettre en place des mécanismes permettant à ces subventions de bénéficier pleinement aux classes défavorisées, pour lesquelles elles ont été instaurées. Pour le ministre, le problème ne se situe pas dans l'augmentation ou la réduction des subventions, mais dans la manière dont elles sont allouées. Il a donné l'exemple d'une personne en situation précaire qui consomme en moyenne une bouteille de gaz de 12 kilogrammes par mois, voire moins, alors que les ménages aisés, qui ne devraient pas bénéficier de cette aide, en consomment jusqu'à 5 ou 6 bouteilles par mois. Dans le volet de l'agriculture, et en réponse à « l'ouverture du débat sur la subvention du gaz utilisé pour le pompage de l'eau », Fouzi Lekjaa a affirmé que « l'augmentation des prix du gaz n'est pas à l'ordre du jour du gouvernement, donc tout le monde peut être rassuré ». Il a également souligné qu'« un projet visant à encourager l'utilisation des panneaux solaires, qui constitue une véritable solution durable, est en cours ». Lekjaa a ajouté que « l'agriculture mérite d'être soutenue, et les subventions successives dont le secteur bénéficie pourraient être adaptées aux circonstances difficiles ».